Les racines de « l’intelligence végétale »

Les plantes se comportent de façons étonnamment intelligentes: combattant des prédateurs, maximisant les opportunités de trouver de la nourriture ... Mais pouvons nous imaginer qu'elle possèdent une sorte d'intelligence propre ? Le botaniste Italien Stefano Mancuso nous présente des preuves déroutantes.

Les plantes se comportent de façons étonnamment intelligentes: combattant des prédateurs, maximisant les opportunités de trouver de la nourriture … Mais pouvons nous imaginer qu’elle possèdent une sorte d’intelligence propre ? Le botaniste Italien Stefano Mancuso nous présente des preuves déroutantes.

Stefano Mancuso est le fondateur des études sur la neurobiologie des plantes. Il explore les signaux et la communication biologique des plantes à tous les niveaux d’organisation : des gènes aux molécules, des cellules aux communautés végétales.

Dans la conférence qu’il présentée ici, il donne un aperçu de sa conception de l’intelligence des plantes avec un certain humour…

Voir la vidéo (en anglais sous titrée en français)

Sur un schéma de pensée un peu similaire vous pouvez également revoir cette vidéo sur la communication entre les acacias et la mort des grands coudons et bien d’autres preuves de « l’intelligence des plantes ».

Voir la vidéo (en anglais)

Daniel Mathieu

12 commentaires

  1. Si Tela botanica n’a à nous proposer que les élucubrations anthropo… et trés « intelligent design » de Daniel Mathieu, c’est que soit, atteint par la limite d’âge (celle de ses neurones bien sûr!)soit convaincu, il est devenu inaudible. Qu’on puisse encore confonfre intelligence et adaptation me navre!
    Jusqu’à présent ma « tela » m’avait habituée à plus de mesure. Pourvu que ça dure

    1. Qu’est-ce que l’intelligence? L’adaptation ne nécessite-t-elle pas une certaine intelligence?
      Qu’en pensez-vous?

    2. Les guillemets, c’est fondamental, c’est une approche discrète et délicate de ce sujet si sensible de l’intelligence dans le monde des animaux et des végétaux. S’il parait trés prétentieux de penser que seuls les humains, vous, moi, ont développé ce mode d’appréhension et de réaction face aux contraintes si fortes de leur milieu de vie, il faut pas donner dans le facile, un bref pervers, et si rassurant anthropocentrisme. Le sabot de Vénus n’ a pas organisé le piège retors mai si efficace qui lui permet de mettre à contribution une abeille manipulée et sérieusement bousculée. Mais l’abeille n’est pas Petit Gibus qui dans la guerre des boutons a cette réplique célèbre, moment merveilleux d’intelligence: « Si j’aurais su , j’aurais pas venu! » L’abeille, elle, meurtrie, parfois bléssée mais conditionnée par ses gènes et pas par son absence de réflexion reviendra dans le piège du Sabot de Vénus qui ne fera rien d’autre que d’offrir un leurre attractif à la chimie programmée de notre vaillante ouvrière!

    3. Voyons ce que dit le Larousse quant à ce qu’est l’intelligence : 1/ faculté de connaître, de donner une signification, un sens ; 2/ aptitude d’un homme, d’un animal, à s’adapter à une situation, à choisir des moyens d’action en fonction des circonstances. Parler d' »intelligence des plantes » n’est donc pas si farfelu, surtout si on respecte les guillemets.

    4. Pierre Larousse était, sans aucun doute, un homme trés cultivé, ses descendants aussi surement mais, je crains qu’ils n’aient, eux ou lui, pas forcément eu une idée trés claire de ce qu’est l’intelligence.C’est le problème des sciences molles. Ah le bonheur d’être un théorème ou un postulat! On est incontestable!
      Pour preuve, tous les Larousse considéraient-ils que l’emblême même de leur réussite éditoriale:l’akène plumeux du pissenlit qu’une belle rousse souffle est le résultat d’un longue réfléxion intelligente ou une efficace adaptation anémochore?
      Si ce devait-être le cas, tous les végétaux de la basse vallée du Rhône connue pour son pénible et si fréquent Mistral auraient sans doute copié cette merveilleuse preuve d’intelligence. Pourtant, c’est étrange, les amandiers,les micocouliers, les cistes, les jujubiers, les chênes kermés…se débrouillent autrement . N’ont-ils rien « compris ». Où se situe l’intelligence si je ne sais pas profiter de l’expérience des autres?
      Je n’ai pas inventé l’allumette, j’en use pourtant et surtout, je sais avec quoi et, comment la fabriquer! Vous imaginez un pissenlit inventer la cerise?

    5. Ce commentaire tient à mes yeux de la rhétorique du brouillage. D’une part, récusant l’anthropomorphisme, vous versez cependant dans le zoomorphisme, récusant de fait la possibilité que l’intelligence ne puisse être l’apanage du monde animal. D’autre part, vous confondez évolution adaptative et adaptation comportementale. Certes, l’évolution végétale, que ce soit celle d’une orchidée usurpant la libido d’un hyménoptère ou d’une plante devenant anémochore, ne saurait tenir d’une intelligence végétale, de même que l’augmentation de la taille humaine dans nos sociétés ne doit rien à l’intelligence de l’homme, du moins pas directement. Mais cela n’enlève en rien la légitimité d’évoquer une adaptation comportementale propre à l’individu végétal, autant certes que l’autorise son génome, mais qui permet néanmoins à la plante considérée d’opérer une réponse appropriée parmi un choix de réponses possibles. La présentation de Stéfano Marcuso souffre peut-être de certains défauts, et parfois de confusions, mais elle présente des faits et des observations qui ne doivent rien, contrairement à ce que vous dites, à l’évolution adaptative, et nous conduit bien à devoir poursuivre notre chemin dans la recherche d’une « intelligence végétale » sans devoir verser dans une posture immédiate de rejet.

    6. Merci pour ce grand moment d’émotion, en faveur d’une représentation mécaniste de l’adaptation dans laquelle l’intelligence ne saurait prendre place. Cela nous ramène à la grande époque de Malebranche, niant les souffrances des animaux. Joli retour en arrière. Mais peu importe et ne nous laissons pas induire en erreur par un lecteur sans doute enferré dans ses certitudes : ce dont traite cette vidéo n’a pas à voir avec l’adaptation mais avec la représentation de l’espace et de ses composantes par les plantes. Si ce n’est pas de l’intelligence, alors qu’est-ce ?

    7. Mon cher « Haricot géant », ce nom délicieux, c’est un fantasme?
      Peut-importe, Peut-être issu de la beat génération ! mais je m’égare…
      Désolé mais la vie, c’est de la chimie et donc de la physique…aprés,tout le monde a le droit si ça lui fait du bien, d’ « élucubrer ». Rappelez- vous, il y a Darwin, Jay-Gould, Dawkins…qui vous expliquent que le haricot grimpant, ce n’est pas de l’intelligence,c’est simplement une belle adaptation à un milieu végétal un peu fermé. Et ça marche!

    8. Je ne m’attendais certes pas à cette botte secrète qui me décroche soudainement de mon tuteur et me met à terre.

      « La vie, c’est de la chimie »… On peut donc encore dire cela en 2014, en revenir à une vision d’il y a trente ans ? J’avoue jeter l’éponge, ne plus avoir d’argument face à un tel aphorisme, un tel aplomb, une vision du monde aussi vieillie, aussi déconnectée des connaissances actuelles.

      Je suis K.O. mais je vais me redresser et retourner à mon jardin, déployer mes feuilles et mes racines en composant certes avec les nécessités du monde, et en devant aussi une part de mon existence au hasard, mais en faisant tout autant acte de liberté et, à ma mesure d’humble haricot géant, d’intelligence. Comme la course de mes racines fouillant le sol, je m’insinue dans la nécessité. Mais j’atteste que je ne dois cela en rien à la chimie, ni à la physique. Cette liberté dont je dispose, cette intelligence qui me permet de composer avec la nécessité et le hasard, je la dois « tout simplement » à la vie.

      Décidément, Bergson avait raison. Vous, les hommes, ne pouvez penser le monde sans vous référer à la mécanique des solides. Je préfère mille fois ma condition de plante qui me nourrit de lumière et je vous souhaite, cher Monsieur, une bonne continuation.

    9. Attention au ton, « haricot » : on reconnais les obscurantistes à ce qu’ils disent toujours que leurs adversaires rationalistes sont « enferrés dans leurs certitudes », alors que ceux-ci se contentent de demander de preuves. 😉
      En fait ce débat est stérile car dépassé : la notion d’émergence transcende l’opposition mécaniste vs spiritualiste.
      On peut très bien parler d’intelligence des plantes, si on considère que l’intelligence est une propriété émergente de l’évolution biologie, au même titre que notre intelligence est une propriété émergente de la chimie de nos neurones, que la vie est une propriété émergente de la chimie et de de physique.
      Il y a même un physicien qui a créé une théorie comme quoi la gravitation serait une propriété émergente du 2nd principe de la thermodynamique.
      Et des théories encore plus folles qui disent que la physique serait une émergence de la théorie de l’information, ce qui fait qu’un ne pourrait pas dire si on vit dans le monde réel ou dans une simulation !

      Donc pour revenir aux plantes, non, ça ne me choque pas qu’on parle « d’intelligence » pour un état issu d’une adaptation. Ce n’est pas l’intelligence de la plante elle-même (elle n’a pris aucune décision), mais une intelligence « du monde », issu de processus complexes d’auto-organisation.
      Comme notre cerveau : ce ne sont pas nos neurones qui sont intelligents, mais l’ensemble des neurones des cerveaux des humains qui communiquent.

    10. Non, le débat ne relève pas du débat mécaniste/spiritualiste. Il porte sur la conception d’une biologie qui parvienne à dépasser une représentation du monde entièrement régie par les modèles physiques. C’est là autre chose.

      Désolé pour le ton, mais il est vrai qu’on a beau être un légume, on garde sa fierté, et on ne reste pas indifférent quand on s’entend dire qu’on est dénué d’intelligence… C’est tout de même vexant. Cela étant, votre remarque est juste.

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