Biodiversité et services écosystémiques font bon ménage

Les zones identifiées comme importantes pour la biodiversité peuvent aussi l'être pour d'autres services écosystémiques comme le stockage du carbone, la conservation de l'eau et la qualité paysagère. Ce n'est pas forcément le cas des zones qui renferment de grandes quantités de carbone, qui, elles, fournissent des avantages moindres pour les autres services écosystémiques. Ce sont les conclusions d'une étude menée au Costa Rica par une équipe du Cirad, du Cifor et du Catie. Des résultats qui pourraient avoir des répercussions sur le choix des zones à protéger dans le cadre des initiatives visant à atténuer les émissions dues à la déforestation comme la REDD [Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation].

Les zones identifiées comme importantes pour la biodiversité peuvent aussi l’être pour d’autres services écosystémiques comme le stockage du carbone, la conservation de l’eau et la qualité paysagère. Ce n’est pas forcément le cas des zones qui renferment de grandes quantités de carbone, qui, elles, fournissent des avantages moindres pour les autres services écosystémiques. Ce sont les conclusions d’une étude menée au Costa Rica par une équipe du Cirad, du Cifor et du Catie. Des résultats qui pourraient avoir des répercussions sur le choix des zones à protéger dans le cadre des initiatives visant à atténuer les émissions dues à la déforestation comme la REDD [Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation].
Le concept de « service écosystémique » est devenu fondamental pour évaluer les bénéfices que l’on peut tirer des écosystèmes. Au Costa Rica, un programme national pionnier prévoit d’indemniser les propriétaires fonciers qui gèrent durablement leurs forêts et leurs terres. Ces forêts fournissent des services à l’échelon local ― qualité paysagère, régulation des eaux ―, mais aussi national, voire mondial : préservation de la biodiversité, stockage de carbone et, en définitive, réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais ces services varient en fonction de la topographie, du climat et de la biogéographie : quelles sont alors les zones où les bénéfices en matière de services écosystémiques sont les plus élevés ? En d’autres termes, quelles sont les relations entre tous ces services à l’échelle d’un site ?

Des chercheurs du Cirad, du Catie et du Cifor ont réalisé une évaluation spatiale de ces services afin d’identifier les zones pour lesquelles il existe des synergies entre les services, en tenant compte de la valeur du service et de la demande socio-économique.

Les zones importantes pour la biodiversité offrent aussi d’autres services écosystémiques
Les chercheurs ont constaté que les zones identifiées comme importantes pour la biodiversité le sont aussi pour d’autres services écosystémiques, comme le stockage du carbone, la conservation des eaux et la qualité paysagère. Elles offrent de multiples avantages.

Ce n’est pas le cas des zones importantes pour d’autres services. Ainsi, les zones qui disposent d’un fort stock de carbone offrent des bénéfices moindres pour les autres services écosystémiques.

Privilégier les espaces pourvoyeurs de services multiples
En cartographiant l’ensemble du territoire, les services écosystémiques que chaque site fournit, mais aussi les personnes qui en bénéficient, les chercheurs ont découvert des espaces pourvoyeurs de services multiples autour des bassins-versants densément peuplés de la vallée centrale du Costa Rica. Les aires protégées de cette région régulent l’approvisionnement en eau de milliers de personnes, tout en offrant leur qualité paysagère aux citadins.

Ils se sont aussi rendu compte que, dans les régions montagneuses du centre du Costa Rica, les forêts étaient particulièrement riches de services écosystémiques : elles abritent nombre d’espèces endémiques, stockent de grandes quantités de carbone dans leur sol et retiennent l’eau des nuages. Elles protègent davantage les sols de l’érosion que les forêts de plaine ; ces dernières hébergent cependant un plus grand nombre d’espèces.

Des implications politiques pour l’aménagement du territoire
Sur le plan politique, ces résultats ont des retombées importantes. Les responsables de l’aménagement du territoire auraient, en effet, intérêt à soutenir la protection des zones riches en biodiversité s’ils veulent tirer le maximum de bénéfices de la conservation des écosystèmes.

Pour les programmes de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+), un mécanisme qui incite à conserver les forêts et réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’enjeu est de taille. Si ces programmes sont conçus uniquement pour optimiser le stockage du carbone, les planificateurs risquent de négliger les zones qui fournissent les bénéfices les plus substantiels en termes de biodiversité et de services écosystémiques.

Privilégier les régions de forte biodiversité, tenir compte de la multiplicité des services écosystémiques rendus, mais aussi de la valeur de ces services pour les populations devrait permettre aux planificateurs de prendre de meilleures décisions quant aux zones prioritaires à protéger.

Article du CIRAD, 08/2014, à retrouver sur www.cirad.fr

En savoir plus :
Locatelli B., Imbach P., Wunder S., 2014. Synergies and trade-offs between ecosystem services in Costa Rica. Environmental Conservation, 41 : 27-36. Doi : 10.1017/S0376892913000234

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Image d’illustration : Tree vector designed by Freepik

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