La salspareille

Salsepareille, smilax, çarçaparrillas.. petit tour d'horizon !

Salsepareille, smilax, çarçaparrillas.. petit tour d’horizon !
Lors d’une sortie avec les Ecologistes de l’Euzière, on m’a demandé l’étymologie du nom salsepareille. Tout le monde s’est étonné qu’une plante bien présente en Languedoc porte un nom espagnol. J’ai donc creusé cette question « épineuse » pour Pl@ntUse, et j’ai trouvé pas moins de 55 espèces de Smilax utilisées dans le monde, la plupart pour leurs vertus médicinales, mais certaines pour leur rhizome féculent.

Les salsepareilles sont bien oubliées aujourd’hui, mais du XVIe au XIXe siècle, elles ont connu une vogue importante pour traiter cette nouvelle maladie qu’était la syphilis. Monardes a décrit les çarçaparrillas qui venaient des Indes occidentales (Smilax regelii et autres), et Garcia da Orta la raiz da China qui venait d’Orient (Smilax china).

Salsepareille méditerranéenne
Salsepareille méditerranéenne

Pour les francophones, la salsepareille est la plante que le grand Stroumpf va chercher dans la montagne. Le dessinateur Peyo semble avoir choisi ce mot pour ses sonorités exotiques. Il n’imaginait certes pas que la plante servait à traiter la syphilis ! Cela jette une lumière bizarre sur les Stroumpfs, bande de nains asexués au départ, puis hommes avec une seule Stroumpfette. Etaient-ils affectés par la syphilis ?

Pour les anglophones, sarsaparilla est aussi le nom d’une boisson d’antan.

L’usage des salsepareilles est tellement oublié que Wikipédia parle uniquement de Smilax aspera, et que l’article sur la syphilis ne mentionne ni la salsepareille ni la squine.

En prime, on trouvera des notes fouillées sur l’étymologie des noms sarsaparilla (latin), salsepareille (français) et squine.

Michel Chauvet

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3 commentaires

  1. Outre quelques appellations populaires du genre {lenga de cat} = langue de chat, la salsepareille est généralement appelée {arièja} en occitan avec passage à {sarièja} en Languedoc oriental puis {salièja} en Provence. Formes proches en catalan classique : {arítjol} et {aritja} aux Baléares. L’étymologie est inconnue.

    Michel Wienin

    1. SALSEPAREILLE, subst. fém.

      Étymol. et Hist. 1575 salzeparille (A. Thevet, Cosmographie universelle, XXI, 11 ds Hug.); 1585 salse pareille (N. Du Fail, Contes et disc. d’Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 45). Empr. au port.salsaparrilha (dep. le xvies., D. F. Ferreira ds Mach.), lui-même empr., avec altér. due à l’infl. de salsa « persil », à l’esp. zarzaparrilla « salsepareille », comp. de zarza « ronce » et de parrilla « treille », dér. dimin. de parra « id. », zarza et parra étant d’orig. inc., prob. préromane (v. Cor. et FEW t. 21, p. 181b et t. 7, p. 662a).

    2. Si vous cliquez sur les liens donnés dans Pl@ntUse, vous verrez que ces données sont déjà prises en compte. Il me manque des maillons, comme la raison précise pour laquelle le français aurait emprunté cette forme du nom au portugais…

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