6e extinction de masse : La diversité des plantes va être sauvée par la cryogénie

La Smithsonian a lancé mercredi 8 juillet un projet ambitieux : recueillir des échantillons de la moitié des plantes de la planète. Le but est de sauver leur génome de la 6e extinction de masse dans laquelle la Terre est déjà rentrée.

La Smithsonian a lancé mercredi 8 juillet un projet ambitieux : recueillir des échantillons de la moitié des plantes de la planète. Le but est de sauver leur génome de la 6e extinction de masse dans laquelle la Terre est déjà rentrée.

D’ici deux ans, la moitié des plantes et leurs génomes vont être séquencés. C’est le projet qu’a entamé mercredi 8 juillet le Global Genome Initiative, un sous ensemble de Smithsonian qui s’occupe aussi de récupérer le génome de l’ensemble des êtres vivants. Pour le réaliser, des tissus de plantes vont être récupérés et emmenés dans des centres de stockage.

Cette tâche sera accélérée par les jardins botaniques qui possèdent une grande partie de la diversité végétale. De plus, une grande part des plantes les plus importantes se trouve à moins de 8 km de Washington, DC. Il faut cependant refroidir les échantillons, sans cela, l’ADN commence à se dégrader 3 minutes après la mort de l’organisme.

Des centres de stockage par le froid de tous les continents (sauf de l’Antarctique) participent au projet. Des 25 centres, le plus grand est celui de Smithsonian. Il peut accueillir plus de 4 millions d’échantillons.

Pour Jonathan Coddington, directeur de Global Genome Initiative, les génomes des êtres vivants sont essentiels pour le progrès de la médecine et des sciences. Il explique aussi :

« Nous devons également être en mesure de suivre l’impact du changement climatique sur les écosystèmes en temps réel. […] Pour ce faire, nous avons besoin des signatures génétiques de toutes les espèces importantes des écosystèmes ».

Seul 1 % des génomes connus a déjà été séquencé et moins de 20 % des plantes ont été documentés.

> Lire la suite de l’article d’Estelle Chanel du 10 juillet 2015 sur Sciencepost.fr

En savoir plus :
Consulter le site web du projet www.mnh.si.edu/ggi/
Lire l’article Scientists rush to freeze plant DNA before ‘sixth extinction’ By Jane O’Brien BBC News sur le site de la BBC

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Image d’illustration : Tree of Life, modified from David M. Hillis, Derrick Zwickl, and Robin Gutell, University of Texas. Capture d’écran du site www.mnh.si.edu/ggi/

7 commentaires

    1. Pire, le fait de disposer d’une énorme quantité de génomes (qui intéressent en fait surtout les biotechnologies et ceux qui veulent en tirer de l’argent) pourraient encourager certains à penser qu’ils pourraient peut-être se passer de la vraie nature, voire démiurgiquement créer quelque choses qui la remplacerait. Une collection de génome est aussi différente de la diversité génétique qu’un zoo ou une collection d’animaux empaillés est différente de la Nature sauvage. C’est dans la nature et au sein des écosystèmes que les génomes interagissent et évoluent. …et que dire de l’absence de prise en compte de l’épigénétique ?. C’est bien entendu la naturalité du monde qu’il faut restaurer et protéger (grâce à une véritable et juste écotaxe ? par exemple).

    2. Il est difficile de « séquencer » l’épigénome. Et l’étude des phénomènes épigénétiques chez une espèce, peut probablement, pour la plupart des cas, être reportée aux autres espèces.

      Quant au séquençage de la moitié des plantes, malgré des technologies en évolution constante et d’une puissance remarquable, l’assemblage d’un génome entier et sa compréhension demande un cerveau humain bien aiguisé, et du temps, comment vont-ils procéder ?

      L’article parle d’obtenir des signatures, ne serait-ce pas qu’un séquençage d’un nombre donné de gènes et séquences de référence utilisés pour faire du barcoding ? C’est la stratégie utilisée pour les études métagénomiques, très à la mode depuis peu pour étudier le fonctionnement d’un écosystème. Plus profitable aux écologues qu’aux multinationales donc.

    1. Le titre est très mal choisi pour une initiative somme toute assez banale. Il s’agit simplement de créer une collection d’échantillons d’ADN d’un grand nombre d’espèces. Cela se fait déjà dans un but d’identification (le bar-coding), et peut permettre des recherches futures même si les espèces ont entre-temps disparu. Si cela permet de plus de faciliter les recherches sur la phylogenèse des plantes, pourquoi pas ? Par contre, il serait important de savoir si les collections et les données vont être libres d’accès !

      Dans d’autres domaines comme les langues en péril, il ne vient à l’idée de presque personne de critiquer ceux qui se dépêchent de rédiger des grammaires et des dictionnaires.

      Mais tant les botanistes que les génomiciens sont bien désarmés pour contrecarrer la diminution de la diversité végétale, qui porte plutôt sur la gestion des milieux. Ils peuvent éventuellement contribuer à hiérarchiser les politiques de conservation en fonction de l’originalité génétique des taxons…

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