Un insecte dévoreur de l’Ambroisie !
Dans son bulletin n°23 de janvier 2016, l’AFEDA (Association Française d’étude de l’Ambroisie) nous fait découvrir l’action d’Ophraella communa, un insecte consommateur de l’Ambroisie dans la région de Milan.
Nous avions déjà parlé dans le numéro 1 d’« Ambroisie : AFEDA flash info » d’Ophraella communa ; deux articles récents de la même équipe du programme SMARTER (Sustainable
management of Ambrosia artemisiifolia in Europe), une action COST (European Cooperation
in Science and Technology), font le point en 2014.
En 2013 les concentrations journalières de pollen d’Ambrosia dans l’atmosphère ont chuté dans la région lombarde autour de Milan, ceci a persévéré en 2014. Cette évolution a été corrélée avec celle des pollens de Cannabaceae et Urticaceae, ainsi qu’avec les paramètres météorologiques (température, pluie et vent entre 2000 et 2013). Cependant, selon ces chercheurs, si les conditions météorologiques, précipitations et températures, étaient moins favorables à l’ambroisie pour cette période, corroborées par des prédictions grâce à des modèles de régression qu’ils ont calculés, l’importance de la chute des taux de ces pollens pour ces deux années ne peut s’expliquer que par la présence « ajoutée » des insectes ravageurs des ambroisies.
Il est rappelé que cet insecte, originaire d’Amérique du Nord (comme l’Ambroisie), peut se reproduire aisément à raison de 3 à 4 générations par année, une seule femelle pouvant produire plus de 2 700 œufs. Au point de vue nutritionnel les larves comme les adultes mangent des feuilles d’Ambroisie, également des axes contenant à maturité les fleurs mâles (et donc les grains de pollen allergisants n.d.l.r.). D’autre part, selon la carte de répartition fournie par les auteurs, l’insecte semble s’implanter durablement dans la région lombarde, de plus il possède une expansion qui semble rapide. Si l’on compare en effet l’évolution de ses localisations, non seulement ceux installés en 2013 se sont maintenus d’une année sur l’autre dans les mêmes sites autour de Milan, mais de plus en 2014 leur aire d’extension s’est nettement agrandie, par exemple de plusieurs dizaines de kilomètres vers l’Est tout près de Padoue. Ceci semble même un peu faible l’insecte pouvant par rapport aux données bibliographiques évoquées dans ces articles se déplacer d’environ 25 km par jour, d’environ 329 km par année selon les estimations. S’il réunit ainsi beaucoup de facteurs comme destructeur potentiel idéal de l’ambroisie, un bémol est cependant à noter puisqu’il peut apparemment également se nourrir d’autre plantes, tel le tournesol, d’autres Heliantheae. On comprend ainsi l’intérêt mitigé pour cet insecte.
Ambroisie : AFEDA Flash Info N°23, janvier 2016