Attention au piégeage des insectes

Suite à l'article diffusé la semaine dernière sur [le projet Eurofrelon->https://www.tela-botanica.org/actu/article8011.html], nous avons été contactés par l'Office pour les insectes et leur environnement (Opie) afin de sensibiliser les telabotanistes aux dangers du piégeage des frelons asiatiques.

Suite à l’article diffusé la semaine dernière sur le projet Eurofrelon, nous avons été contactés par l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) afin de sensibiliser les telabotanistes aux dangers du piégeage des frelons asiatiques.

Il est demandé, dans le cadre du projet Eurofrelon, de surveiller attentivement le piège et de limiter les captures à 10 fondatrices, puis de le retirer, pour limiter au maximum l’impact sur les autres insectes. Il suit un protocole et les frelons récoltés permettront aux chercheurs d’améliorer leur connaissance.

Il existe cependant des pratiques de piégeages précoces et préventives des frelons asiatiques et celles-ci sont dangereuses pour les pollinisateurs.

Nous vous relayons donc le communiqué de mise en garde de l’Opie et France Nature Environnement (FNE).

Frelon asiatique : le piégeage tue trop de pollinisateurs !

L’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) et France Nature Environnement (FNE) mettent en garde notamment sur les pratiques de piégeage « précoces » du Frelon asiatique, sans réelle efficacité et néfastes pour d’autres insectes, dont de nombreux

Pourquoi certains pratiquent le piégeage précoce ?
Le Frelon asiatique (Vespa velutina), espèce exotiques découverte en France en 2005, est bien implanté et il est désormais admis que son éradication est impossible. Une colonie peut commettre des dégâts sur certains ruchers en chassant les Abeilles domestiques afin de nourrir ses larves. 
Le préjudice peut être important pour les apiculteurs des zones concernées, qui tentent de réagir en proposant un piégeage massif des reines fondatrices dès février à l’aide de dispositifs attractifs parfois « faits maison », constitués de bouteilles-pièges appâtées de mélanges sucrés et alcoolisés. 



Pourquoi ce piégeage est néfaste ?
Il a été prouvé dès 2009 par des entomologistes de la Linnéenne de Bordeaux, que ces pièges ne sont pas sélectifs, et des versions plus sélectives sont souvent proposées à la fabrication, sans études sérieuses de leur efficacité : ils capturent et tuent de très nombreux insectes non ciblés.

De plus, d’après une équipe de l’INRA de Bordeaux (2012) et du Muséum national d’Histoire naturelle (2013), ils n’auraient aucun impact réel sur les populations de Frelon asiatique qui restent équivalentes dans les zones piégées par rapport à des zones sans pièges.

L’efficacité du piégeage précoce est encore en phase de test
Une étude, se limitant à 3 départements, est en cours avec des contributeurs bénévoles, encadrés par le MNHN et l’ITSAP – Institut de l’abeille, afin d’évaluer l’efficacité réelle du piégeage de printemps contre Vespa velutina, mais en aucun cas il ne s’agit en aucun d’un appel à piégeage généralisé.

L’Opie et FNE appellent donc à un arrêt de ces pratiques de piégeage, inefficaces et très impactantes pour les autres insectes et le fonctionnement des écosystèmes !

L’Opie et FNE conseillent, conformément aux recommandations du Muséum national d’Histoire naturelle et du Ministère de l’Agriculture :
– de s’abstenir de tout piégeage préventif qui massacre un grand nombre d’insectes non cibles sans affecter les populations de Frelon asiatique ;
– de ne pas pratiquer de piégeage printanier (très faible impact sur le nombre de colonies en été) ;
– de piéger, de fin juin à mi-novembre, uniquement à proximité des ruchers attaqués pour faire diminuer la pression de prédation, en utilisant comme appât le jus de cirier (plus « sélectif » que la bière).
– de participer à des campagnes locales organisées de détection des nids.

Pour plus d’informations, consultez le site du MNHN et http://frelonasiatique.mnhn.fr/piegeage-de-printemps/

ainsi que les articles parus dans la revue de l’Opie « Insectes »

> Retrouvez ce communiqué du 28 mars 2017 sur le site de la FNE

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22 commentaires

  1. J’ai très vite alerté Eurofrelon sur le diamètre du trou à respecter, 8 mm pour éviter de prendre papillons, vespa crabro, etc…Ils m’ont répondu qu’ils étaient en train d’améliorer leur modèle, sans toit. Tout ça parait un peu amateur.
    Dans mes pièges, je ne prends jamais de pollinisateurs. Seulement VVN, qques guêpes, jamais de syrphes.

    1. Bonjour

      possédant quelques ruches j’ai noté la présence de frelons asiatiques durant l’été2016, nid détruit en septembre. J’ai à la fois protégé les ruches par un grillage de 6mm à l’entrée et piégé des frelons par un piège maison riche en alcool et bière: proportionnellement j’ai capturé des frelons asiatiques en grande majorité, quelques petits frelons européens, une abeille!!!! et des papillons qui se sont révélés être la pyrale du buis, mais c’est tout: piégeage de juillet à octobre 2016 sur 5 pièges… alors les recommandations du MNHN me paraissent quelque peu superflues: quand on perd une ruche à cause des frelons asiatiques: ce sont quelques milliers de pollinisateurs d’un coup qui disparaissent, alors en attraper quelques uns dans les pièges en attendant que les scientifiques trouvent une réponse, c’est peu!!!

    2. C’est parfait si vos pièges ne capturent presque rien d’autre… Mais ce n’est pas parce que c’est le cas chez vous que c’est le cas partout, gardons-nous de tirer des conclusions hâtives sans études scientifiques sérieuses…

    3. Vous parlez de piégeage ciblé autour d’un rucher attaqué à la belle saison, ce type de piégeage n’est pas remis en cause, ici il est question du piégeage de printemps des fondatrices, ne mélangeons pas tout ! 😉

  2. Je possède moi aussi des ruches et pratique le piégeage de printemps depuis plusieurs années. Je voudrais répondre en plusieurs points :
    – De mon expérience du piégeage je constate que s’il est correctement mené, il est très sélectif. En 2017, du 16 mars au 5 avril avec 4 pièges, j’ai capturé 42 V. velutina pour un seul V. crabo. Se sont prises une vingtaine de guêpes, principalement V. germanica, en bonne part relâchées et quelques papillons eux aussi partiellement sauvés. Une quantité non négligeable de « mouches », que je suis incapable d’inventorier, a péri dans ces pièges, c’est vrai, et je ne sous-estime pas leur rôle dans l’écosystème. Mais elle vient en déduction de celles qu’auraient consommées les frelons capturés et leur future descendance. J’ose émettre l’hypothèse que le solde en est positif, sans la moindre preuve je vous le concède
    – Les organismes qui s’opposent au piégeage, notamment le MNHN, émettent des avis que l’on pourrait comparer à des fatwas, lancées du haut d’un minaret scientifique sans que ne soit jugé nécessaire ni d’appuyer les affirmations par des études solides, encore moins de prendre en considération les apports de gens de terrains que sont les apiculteurs. Il serait temps que certains scientifiques et naturalistes descendent de leur cheval blanc.
    – Contrairement à ce qui est affirmé sans preuve, le piégeage de printemps est efficace pour réduire la population de frelons. Une action coordonnée et monitorée a été menée dans le Morbihan et le démontre. Cette étude a été portée par les syndicats apicoles, les collectivités locales, le GDS apicole entre autres. Alors certes, aucune toge de Docteur ès sciences n’a présidé à cette étude, donc aux yeux des organismes autorisés elle n’a aucune légitimité. Ceux qui s’y intéressent peuvent néanmoins la consulter dans le fascicule consacré au frelon asiatique publié en mars 2017 par l’UNAF.
    – Les organismes cités semblent très attachés à proscrire le piégeage du frelon asiatique qui détruirait les polinisateurs. Iraient-ils jusqu’à en comparer l’impact avec celui des pesticides agricoles sur les mêmes polinisateurs ? Force est de constater que l’on voit peu le MNHN combattre les firmes agrochimiques et la FNSEA sur ce terrain. Pourtant, là, il y aurait matière à. Mais les adversaires sont d’un tout autre calibre et ont d’autres arguments, y compris scientifiques, que les braves apiculteurs, qui pourtant eux n’ont pas peur d’aller au contact.

    1. houlalalalalal
      rendez vous compte vos piège vont détruire de nombreux insectes!!!!!

      et les insecticides ils ne zigouillent rien que les méchants frelons ?
      des années que le roundup et au ban des accusés et c’est les pièges qui vont détruire les insectes !! pitoyable les arguments !!! ils ni a déjà plus d’insectes combien en avait vous sur votre pare brise de voiture après un long traget dans certaines région !!!

    2. Complètement d’accord avec Laurent Jarrige, même constatations sur nos piégeages qui se montrent très sélectifs et n’affectent pas d’autres espèces…et même avis sur les « recommandations » péremptoires de gens qui drapés dans une pseudo-science, n’ont aucune connaissance concrète du terrain, et font pourtant « des lois » en voyant le problème par le petit bout de la lorgnette…!

    3. Mes réponses ci dessous :

      Le 7 avril 2017 par Laurent Jarrige

      Je possède moi aussi des ruches et pratique le piégeage de printemps depuis plusieurs années. Je voudrais répondre en plusieurs points :
      – De mon expérience du piégeage je constate que {{s’il est correctement mené, il est très sélectif}}.

      {Parfait, mais qu’en est-il s’il n’est pas correctement mené ? Nous ne comptons plus les appels à piéger dans les médias généralistes, avec des dispositifs artisanaux…
      Une vidéo sur France3 Nord-Pas-de-Calais, vue plus de 7 millions de fois, montre comment fabriquer son piège, un apiculteur démontre que c’est efficace, il y a quelques frelons dedans… Et visiblement des dizaines d’autres insectes.}

      En 2017, du 16 mars au 5 avril avec 4 pièges, j’ai capturé 42 V. velutina pour un seul V. crabo. Se sont prises une vingtaine de guêpes, principalement V. germanica, en bonne part relâchées et quelques papillons eux aussi partiellement sauvés. Une quantité non négligeable de « mouches », que je suis incapable d’inventorier, a péri dans ces pièges, c’est vrai, et je ne sous-estime pas leur rôle dans l’écosystème. Mais elle vient en déduction de celles qu’auraient consommées les frelons capturés et leur future descendance. {{J’ose émettre l’hypothèse que le solde en est positif, sans la moindre preuve je vous le concède}}

      {C’est justement pour évaluer cela qu’il est important d’organiser des études scientifiques…
      Cela dit, d’un point de vue scientifique, il ne semble pas sérieux de comparer l’impact de prédateurs « diffus » sur un territoire sur des insectes répartis dans un milieu, aussi nombreux soient-ils, avec l’impact d’un réseau dense de pièges attractifs… Pour faire simple, les frelons doivent passer beaucoup de temps et d’énergie pour capturer quelques mouches au mieux de leur forme dans leur habitat, alors que des pièges attractifs peu sélectifs capturent presque tout dans les alentours… }

      – Les organismes qui s’opposent au piégeage, notamment le MNHN, émettent des avis que l’on pourrait comparer à des fatwas, lancées du haut d’un minaret scientifique {{sans que ne soit jugé nécessaire ni d’appuyer les affirmations par des études solides}},

      {A chaque fois qu’un avis est donné, il s’appuie sur des études publiées dans des revues à comités de lecture, et toutes les références sont citées, par exemple sur la page frelonasiatique.mnhn.fr/lutte/ :
      « Détruire certaines fondatrices à cette période ne fait que laisser la place à d’autres (Cottam, 1948 ; Thomas, 1960 ; Gamboa, 1978 ; Edwards, 1980 ; MacDonald & Matthews, 1981 ; Bunn, 1982 ; Matsuura, 1984 ; Donovan, 1991 ; Archer, 2010 ; Archer, 2012) »
      C’est la base de tout travail scientifique… Les résultats sont publiés, et soumis à la critique des autres scientifiques}

      {{encore moins de prendre en considération les apports de gens de terrains que sont les apiculteurs.}}

      {Une étude « participative » est en cours dans 3 départements, associant l’ITSAP-Institut de l’Abeille, le Mnhn, l’Unaf etc. Des apiculteurs bénévoles contribuent à cette étude, en suivant un protocole rigoureux de piégeage.}

      Il serait temps que certains scientifiques et naturalistes descendent de leur cheval blanc.

      – Contrairement à ce qui est affirmé sans preuve, le piégeage de printemps est efficace pour réduire la population de frelons. Une action coordonnée et monitorée a été menée dans le Morbihan et le démontre. Cette étude a été portée par les syndicats apicoles, les collectivités locales, le GDS apicole entre autres. Alors certes, aucune toge de Docteur ès sciences n’a présidé à cette étude, donc aux yeux des organismes autorisés elle n’a aucune légitimité. {{Ceux qui s’y intéressent peuvent néanmoins la consulter dans le fascicule consacré au frelon asiatique publié en mars 2017 par l’UNAF.}}

      {Je ne la trouve pas sur le site de l’Unaf, si vous pouvez me la transmettre nous sommes intéressés, et parfaitement ouvert à toute discussion autour de résultats scientifiques ! En l’état de nos connaissances, et jusqu’à preuve que ce piégeage est réellement efficace nous préférons être prudents et appeler à stopper le piégeage des fondatrices.}

      – Les organismes cités semblent très attachés à proscrire le piégeage du frelon asiatique qui détruirait les polinisateurs. Iraient-ils jusqu’à en comparer l’impact avec celui des pesticides agricoles sur les mêmes polinisateurs ? Force est de constater que l’on voit peu le MNHN combattre les firmes agrochimiques et la FNSEA sur ce terrain. Pourtant, là, il y aurait matière à. Mais les adversaires sont d’un tout autre calibre et ont d’autres arguments, y compris scientifiques, que les braves apiculteurs, qui pourtant eux n’ont pas peur d’aller au contact.

      {Nous sommes parfaitement d’accords, les pesticides représentent une problématique fondamentale, et à chaque fois que nous tentons quelque chose nous sommes confrontés à des lobbys d’une puissance inimaginable. Mais nous continuons nos actions, nous avons notamment coordonné la rédaction du Plan National d’Actions en faveur des pollinisateurs sauvages, qui préconise bien sûr l’arrêt de l’utilisation des pesticides. Nous sommes fondamentalement engagés contre ces produits et les firmes qui les commercialisent.

      Cependant, ne changeons pas de sujet : il est ici question du piégeage généralisé (et souvent « non correctement mené » pour reprendre vos mots)d’une espèce d’insecte, dont la dynamique des populations rends « l’éradication » totalement impossible. C’est donc aussi le rôle d’une association de protection de la nature que de prévenir contre des pratiques, qui, même partant d’une bonne intention, peuvent représenter une menace réelle pour la biodiversité des insectes.}

      A votre disposition pour continuer la conversation !

    4. Parfait, mais qu’en est-il s’il n’est pas correctement mené ? Nous ne comptons plus les appels à piéger dans les médias généralistes, avec des dispositifs artisanaux… Une vidéo sur France3 Nord-Pas-de-Calais, vue plus de 7 millions de fois, montre comment fabriquer son piège, un apiculteur démontre que c’est efficace, il y a quelques frelons dedans… Et visiblement des dizaines d’autres insectes.

      {{ { J’ai tapé « Frelon France 3 », mais je ne trouve aucune vidéo correspondant à ce dont vous parlez. Auriez-vous l’amabilité d’en communiquer le lien ?
      Si je vous suis bien, le fait que le dispositif soit artisanal est selon-vous un critère de dangerosité vis-à-vis de la biodiversité ? Cela me parait un peu rapide comme conclusion, vous ne trouvez-pas ? Opposeriez-vous science et artisanat, avec un a prori défavorable pour le second ?
      Je connais plusieurs « piégeurs » qui utilisent de simples bouteilles d’eau minérale remplies d’un mélange attractif, sans plus de précaution, et pour avoir souvent visité de tels pièges je témoigne que cela n’a rien d’un carnage. Il y a des frelons, V. velutina en grande majorité, quelques guêpes, et quelques dizaines de diptères allant grosso modo de la drosophile à la grosse mouche bleue. Rien qui ne semble mettre autant en péril la biodiversité en un mois qu’un seul pare-brise d’automobile en un jour. Recommandez-vous aussi en attente de plus amples résultats scientifiques d’interdire les pare-brise, ou les automobiles, ou les deux ?
      } }}

      C’est justement pour évaluer cela qu’il est important d’organiser des études scientifiques… Cela dit, d’un point de vue scientifique, il ne semble pas sérieux de comparer l’impact de prédateurs « diffus » sur un territoire sur des insectes répartis dans un milieu, aussi nombreux soient-ils, avec l’impact d’un réseau dense de pièges attractifs… Pour faire simple, les frelons doivent passer beaucoup de temps et d’énergie pour capturer quelques mouches au mieux de leur forme dans leur habitat, alors que des pièges attractifs peu sélectifs capturent presque tout dans les alentours…

      {{ {Excellente démonstration théorique. Je vous attends quand vous le souhaitez au rucher cet automne pour que vous constatiez dans la vraie vie ce qu’est l’impact diffus d’un prédateur qui passe beaucoup de temps et d’énergie pour capturer quelques mouches. Visiblement votre connaissance est très livresque et manque de confrontation au terrain. En ce qui me concerne, tout au long de l’année je vis dans un écosystème que j’observe attentivement et de ce point de vue, ce que vous dîtes est faux. Les pièges ne capturent presque pas tous dans les alentours mais le frelon asiatique, qui est un prédateur d’une très haute efficacité et dont l’effectif est inimaginable, cause d’immenses dégâts dans un milieu qui n’est pas le sien et dont il menace gravement l’équilibre.

      } }}

      A chaque fois qu’un avis est donné, il s’appuie sur des études publiées dans des revues à comités de lecture, et toutes les références sont citées, par exemple sur la page frelonasiatique.mnhn.fr/lutte/ : « Détruire certaines fondatrices à cette période ne fait que laisser la place à d’autres (Cottam, 1948 ; Thomas, 1960 ; Gamboa, 1978 ; Edwards, 1980 ; MacDonald & Matthews, 1981 ; Bunn, 1982 ; Matsuura, 1984 ; Donovan, 1991 ; Archer, 2010 ; Archer, 2012) » C’est la base de tout travail scientifique… Les résultats sont publiés, et soumis à la critique des autres scientifiques

      {{ {Je vous remercie de m’expliquer ce qu’est le travail scientifique, mais je n’ignore pas non plus ce qu’est la frénésie de publication dans le milieu, liée au fait que l’évaluation et l’avancement des carrières est fondé en grande partie sur ce critère, ni l’à peu près dont peuvent faire preuve certains éditeurs, auteurs et certaines revues bibliographiques. Vous faîtes référence au fameux avis désapprobateur du MNHN concernant le piégeage des fondatrices. Prenons par exemple le premier papier cité à l’appui, à savoir Monceau et al. 2012. On peut commencer par s’étonner de l’appartenance des trois auteurs à des départements spécialisés dans les sciences de la vigne et l’agroécologie du vignoble, qui ne sont peut-être pas les mieux placés pour traiter du sujet. On peut ensuite se demander pourquoi ils l’ont confié, moyennant paiement de leur part, à une revue en accès libre anglophone dont l’éditeur Chinois, Scientific Reasearch Publishing, fait l’objet de controverses, notamment pour avoir copié des articles déjà publiées ailleurs en 2010 ou avoir accepté un article rédigé par un générateur aléatoire de texte en 2012. Sur le fond, il est aussi possible de s’interroger : Le suivi de seulement 16 pièges en deux sites très proches, sur deux mois d’une seule année, est-il représentatif ? Les auteurs annoncent un taux de capture de 0,71 reines par semaine et par piège, chiffre qui leur permet de conclure ensuite que les pièges sont peu efficaces ; Personnellement je suis à 4,2 reines / semaine / piège, que fait-on ? Pour estimer la population totale de reines, ils avancent un total de 111 reines produites par dix nids proches, dont seulement 26 auraient été capturées par leurs pièges, ce qui fait tout de même une efficacité proche de 25 % ce qui n’est pas si mal. Mais à ce compte-là, mes pièges qui sont 6 fois plus efficaces que les leurs auraient pu toutes les capturer ! N’y aurait-il pas un peu de capilotractage dans cet article ? Le meilleur je pense concerne la conclusion relative à l’impact sur l’entomofaune locale : Pas un seul chiffre, on se contente de « D’autres espèces d’insectes ont été attirées par des appâts sucrés. Surtout, les diptères sont souvent censés payer un lourd tribut lors de telles campagnes de piégeage de printemps. Dans une certaine mesure, nous confirmons les conclusions faites par les piégeages d’été et les printemps ». C’était bien la peine de nous sortir la loi de Poisson pour faire des statistiques sur le piégeage ! Vous m’excuserez mais je n’ai pas le temps d’éplucher les autres papiers de la biblio balancée par le MNHN, surtout s’ils sont du même niveau. Le plus ancien date tout de même de 1948 ! Est-ce bien sérieux pour une aussi ancienne et respectable maison ? Pauvre Buffon…

      } }}

      Une étude « participative » est en cours dans 3 départements, associant l’ITSAP-Institut de l’Abeille, le Mnhn, l’Unaf etc. Des apiculteurs bénévoles contribuent à cette étude, en suivant un protocole rigoureux de piégeage.

      {{ {Je n’en ai pas connaissance, mais c’est très bien. Perfectionner les méthodes de piégeage est largement souhaitable ; Pour autant, cela n’a aucun rapport avec le fait de le condamner aujourd’hui, sauf à considérer que les gens ne font que des conneries quand les scientifiques ne leur tiennent pas la main.
      } }}

      Je ne la trouve pas sur le site de l’Unaf, si vous pouvez me la transmettre nous sommes intéressés, et parfaitement ouvert à toute discussion autour de résultats scientifiques ! En l’état de nos connaissances, et jusqu’à preuve que ce piégeage est réellement efficace nous préférons être prudents et appeler à stopper le piégeage des fondatrices.

      {{ {Le fascicule n’est pas en ligne, visiblement seuls les adhérents à l’UNAF l’ont reçu par courrier.
      } }}

      Nous sommes parfaitement d’accords, les pesticides représentent une problématique fondamentale, et à chaque fois que nous tentons quelque chose nous sommes confrontés à des lobbys d’une puissance inimaginable. Mais nous continuons nos actions, nous avons notamment coordonné la rédaction du Plan National d’Actions en faveur des pollinisateurs sauvages, qui préconise bien sûr l’arrêt de l’utilisation des pesticides. Nous sommes fondamentalement engagés contre ces produits et les firmes qui les commercialisent.
      Cependant, ne changeons pas de sujet : il est ici question du piégeage généralisé (et souvent « non correctement mené » pour reprendre vos mots) d’une espèce d’insecte, dont la dynamique des populations rends « l’éradication » totalement impossible. C’est donc aussi le rôle d’une association de protection de la nature que de prévenir contre des pratiques, qui, même partant d’une bonne intention, peuvent représenter une menace réelle pour la biodiversité des insectes.

      {{ {Je ne change pas de sujet bien au contraire, alors ne bottez pas en touche : Je vous demande de nous donner un ratio entre l’impact des pièges à frelons et celui des pesticides agricoles sur la biodiversité. Le problème est que ni les publications sensées justifier vos positions radicales, comme je vous l’ai montré précédemment, ni vous-mêmes, ne donnez un seul chiffre. Vous savez pertinemment que le piégeage des frelons est d’un impact négligeable, seulement c’est facile de lancer des consignes ostracisantes sous couvert de science face à une population démunie, on a l’impression de servir à quelque chose… Votre prétendu combat contre l’agrochimie, c’est un combat de salon. Renseignez-vous quant aux actions des apiculteurs dans ce domaine, accessoirement rapprochez-vous de l’un d’entre eux pour voir en vrai ce que cela donne une colonie d’abeilles agonisant sous l’effet d’insecticides systémiques. Il pourra aussi vous montrer à quoi ressemble leur dépeçage massif par Vespa velutina. Vous décrétez l’éradication de cette espèce impossible, tout comme vous décrétez le piégeage inutile et dangereux, mais qui a parlé d’éradication à par vous ? Le but des apiculteurs piégeurs et de réduire la pression de prédation, ce à quoi ils parviennent péniblement. Des études, comme Eurofrelon, débutent timidement pour les y aider. Merci de faire obstacle à cette dynamique.
      Mais au fait, à propos d’Eurofrelon, en avez-vous lu le flyer ?
      Il y est écrit en gros caractères « UNE REINE CAPTUREE : JUSQU’A 3000 FRELONS EN MOINS ». C’est juste en dessous des logos du CNRS et de l’INRA. Mais peut-être ces deux derniers organismes ne sont-ils pas à votre goût, pas assez crédibles ?

  3. Enfin bon…mieux vaut un piégeage sélectif, qui d’expérience personnelle est efficace, même s’il y a des bavures à la marge (rares et sans conséquences réelles sur la biodiversité) que des traitements pesticides aveugles qui exterminent tous les insectes, pollinisateurs ou non…!
    l’Opie fait un carton sur le piégeage, mais ne dit rien sur les pesticides…? bizarre, bizarre…

  4. Je suis désolée mais pas en accord avec ces avis. J’ai posé mes pièges il y a deux semaines (pièges bouteilles remplis de vin périmé)et déjà j’ai attrapé 5 frelons asiatiques et quelques guêpes mais pas d’autres insectes. La prochaine étape sera de poser l’ex-mari à côté des arbustes connus comme attirants aux abeilles, avec sa raquette éléctrique 🙂

    1. Parfait si vos pièges ne capturent que {V.velutina} ! Cela n’en fait pas une généralité. Qu’en est-il des autres pièges posés partout ailleurs, et notamment par des personnes non sensibilisées à la problématique, comme les administrés de Quimper ? Cette ville, comme beaucoup d’autres, distribue de nombreux pièges…
      Voici une étude {{publiée par le fabriquant du piège}} en question, 80% des insectes capturés ne sont pas des Frelons asiatiques :

      http://www.veto-pharma.fr/wp-content/uploads/2015/02/Frelon-ITSAP-0914.pdf

    2. Ce serait si agréable si le Monsieur de l’O.P.I.E. arrêtait deux minutes de jouer les Ayatollahs en se croyant autorisé à faire la leçon à tous les gens qui ont le malheur de ne pas être d’accord avec lui. Le piégeage a cependant le soutien du CNRS et de l’INRA, qui sont certes des organes bien plus secondaires que l’O.P.I.E…..

      Reportez-vous un peu plus bas pour les lire mes réponses argumentées à la pensée unique version O.P.I.E.

    3. Les soutien également, et ce n’est pas rien, de l’UNAF et de son président !!!

      Toutefois ne faites pas n’importe quoi : si vous attrapez autre chose que des frelons asiatiques, c’est que vous vous y prenez mal !

  5. Les pièges ne serviront pas à grand chose, sauf à piéger des « innocents »,
    (coléoptères notamment) et, sauf à enrichir les fabricants.Il en est des ruchers des apiculteurs comme des troupeaux de montagnes face au loup.
    Soit, on éradique et, bonjour les dégats, soit on repense les techniques d’exploitation . Au Sérengeti, pays où les grands prédateurs (donc haut de chaines alimentaires) sont les plus nombreux, les bergers élèvent les moutons et récoltent le miel.
    Le frelon asiatique est comme le loup , un empêcheur de faire du fric sans surveiller troupeau ou rucher. Mon grand père avait dix ruches productives et bien entretenues, mon copain apiculteur en a 200 réparties sur un territoire immense. Il veut protéger ses ruches, qu’il embauche!
    Ne perdons jamais de vue que d’un point de vue strictement écologique, l’apiculteur est le  » voleur  » d’un produit qui n’est pas fait pour lui!
    Apiculteurs, on a besoin de vous. Arrêtez de vous (nous) faire du mal.

    1. Facile de théoriser, moins de se frotter à la réalité. Comparer {V. velutina} au loup me semble être un sophisme absolu. Le loup était présent en Europe avant l’homme. L’homme a appris à faire avec, notamment en sélectionnant pendant des siècles des chiens de défense et en adaptant ses pratiques. Le frelon est une espèce venue d’Asie et il faudra des siècles avant que les abeilles Européennes s’y adaptent ; il n’existe aucun moyen de les en protéger excepté en abaissant leur population par le piégeage. Vous feriez mieux de ne pas mêler votre grand-père à cette histoire, sans doute un brave homme mais qui a forcément vécu l’apiculture sans le frelon asiatique, apparu dans les années 2000. Personnellement, j’ai huit ruches au même endroit, pas 200. Elles sont dévastées par les frelons. Vous m’expliquez ? Quant au nombre de ruches, vous ignorez que la MSA oblige les apiculteurs professionnels à avoir au moins 200 ruches, sans quoi ils n’ont pas de statut social. C’est la vision productiviste qui est imposée par le haut, ce que les technocrates et la FNSEA appellent poétiquement la Surface Minimum d’Installation. Et avec 200 ruches, c’est un petit artisan, la plupart des pros en ont autour de 1000. C’est visiblement le seul moyen de rester en vie face à des importations de miel Chinois largement adultéré, dont les politiques Français et Européens ne veulent pas nous protéger.

      Bref, vous racontez n’importe quoi, vous ne connaissez strictement rien de l’apiculture.

      {« Les avis, c’est comme les t… du c.., tout le monde en a un »} – Harry Calahan

      PS : En 5 ans de piégeage, je n’ai jamais pris un seul coléoptère (ordre {Coleoptera}). Encore un mot que vous avez du trouver dans Wikipedia…

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