Glanes étymologiques : Guaiacum, gaïac

Le gaïac, arbre des Antilles, a eu une grande réputation en Europe après 1492 pour sa résine utilisée pour soigner la syphilis. Il a aussi été apprécié pour la dureté de son bois.
fleurs et fruits de Guaiacum officinale

C’est un bel arbre à fleurs bleues et bois de cœur dur et d’un brun-verdâtre foncé. Ce bois contient une résine d’intérêt médicinal. Deux espèces sont concernées : Guaiacum officinale et Guaiacum sanctum, de la famille des Zygophyllaceae.

Le nom Guajacum, conservé sous la forme Guaiacum, a été adopté par Linné en 1753 . Il avait auparavant connu une longue histoire. Le bois de gaïac, remède vite réputé contre la syphilis, a été adopté immédiatement après 1492 par les apothicaires européens, sous le nom espagnol guayacán (attesté en 1526) et français guayac (1532). Du français, il a été latinisé sous la forme guayacum, guajacum. De nombreux traités ont été écrit sur la syphilis, appelée mal de Naples, morbus gallicus en latin, Franzose en allemand.

Ce n’est que bien plus tard que les botanistes l’ont mentionné. Monardes parle en 1565 du Guayacan y Palo sancto. Charles de l’Ecluse, dans sa traduction latine de Monardes (1574), écrit : Guayacan est un nom indien, mais connu dans le monde entier, bien que certains l’appellent aussi Lignum Indicum. Mais il utilise surtout le nom Guayacum. Caspar Bauhin (1623) l’appelle aussi Guayacum ou Gajacum, ainsi que Plumier (1703).

L’étymon est le taïno (langue parlée sur l’île dHispaniola) guayak.

Le nom de gaïac a par la suite été appliqué à de nombreuses autres espèces, pour la dureté de leur bois. C’est le cas de gayac de France pour le buis (Buxus sempervirens). Mais le cas le plus curieux est celui du Guaiac de Padoüe que Tournefort mentionne à Trébizonde en 1717 (Relation dun voyage du Levant, lettre XVII), appelé Guaiacana dans les Élémens de botanique (1694). Guaiacana semble avoir d’abord été un nom italien du gaïac, avant dêtre appliqué au Diospyros lotus. A cette époque, le vrai gaïac n’était connu que par son bois, qui a dû être assimilé à un type d’ébène (la plupart des ébènes sont des Diospyros). Tournefort a repris ce nom de Jean Bauhin (1650), qui cite Camerarius et Gessner. De nos jours, ces noms ne subsistent plus guère que dans les dictionnaires qui se recopient l’un l’autre.

Quant aux vrais gaïacs, ils sont aujourd’hui menacés, tant pour leur surexploitation que pour la disparition de leurs habitats.

JVous trouverez toutes les sources sur la page Guaiacum du dictionnaire étymologique de Pl@ntUse.

2 commentaires

  1. Bravo pour ces articles sur l’étymologie, c’est très intéressant et cela peut être utile lors de visites guidées… Le plus compliqué étant de les retenir! Cela m’a toujours passionné et j’ai trouvé beaucoup sur ce sujet dans les livres de Jacques Brosse.

Répondre à David Mercier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.