Chercheurs d’arbres
Depuis des siècles, des hommes et des femmes se consacrent à la recherche des arbres les plus exceptionnels ou singuliers. Certains sont botanistes et contribuent à l’inventaire végétal planétaire ; d’autres sont animés par le désir de révéler des spécimens remarquables échappant au canon de leur espèce. Et puis, il y a les chercheurs inclassables. Ceux pour qui les arbres anciens sont les ultimes refuges d’une nature en perdition, ou les reliques de paysages ancestraux témoignant de relations harmonieuses entre l’homme et son environnement. Les plus aventureux explorent les dernières forêts primaires de la planète, tandis que d’autres parcourent les bois et les campagnes de leurs paysages quotidiens. Tous partagent le même dessein : révéler des trésors botaniques insoupçonnés et beaucoup figurent dans cet ouvrage.
Technicien forestier et ingénieur écologue, David Happe s’investit depuis près de trente ans en faveur des arbres. Au travers de nombreuses publications, il s’est particulièrement attaché à mettre en valeur leur diversité et leurs rôles essentiels tant dans les milieux naturels que dans les espaces urbains. Membre de l’association ARBRES et de la société française d’arboriculture, il anime régulièrement des conférences. Auteur de deux ouvrages, Arbres en péril (prix de l’arbre en 2021) et Au chevet des arbres aux éditions Le mot et le reste.
Chercheurs d'arbres - Récits d'hier et d'aujourd'hui
David Happe
Editions Le mot et le reste, 21 avril 2023
165 pages
ISBN 978-2-38431-172-9
Prix 17 euros
En vente ou commandable dans toutes les librairies ainsi que sur les plateformes de vente en ligne.
7 commentaires
Le livre « chercheurs d’arbres » est sans doute un ouvrage intéressant. Ne l’ayant pas lu, je ne peux rien en dire.
Par contre, une phrase comme celle-ci: … » les reliques de paysages ancestraux témoignant de relations harmonieuses entre l’homme et son environnement »…extraite de la présentation laisse craindre une énième ode à la sagesse ancienne et à la profonde connivence Humain – Nature. les relations des humains avec la Nature n’ont jamais été harmonieuses. La différence entre « avant » et « aujourd’hui », c’est qu’autrefois, nous étions quelques millions à exploiter notre environnement et ce, avec des outils très peu impactants. De nos jours, nous sommes des milliards équipés de technologie très « efficaces » pour puiser dans l’environnement tout ce dont notre civilisation use et abuse. Autre différence: Avant, on pensait que la Nature se régénérait sans arrêt, on pouvait donc prélever sans se préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, on sait que le « capital » nature a des limites et que son exploitation devrait être limitée à un optimum à ne pas dépasser sous peine d’appauvrissement pouvant pour certaines composantes être définitif et écologiquement dangereux. Il faut d’urgence sortir du mythe cartésien de la Nature, propriété des humains et à leur service. Mythe qui régit depuis toujours les relations des humains (mais aussi de tous les êtres vivants) à leur environnement. Arrêtons les images d’Epinal de « l’ancien Sage ». « Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil », c’est parait-il, ce qu’écrivait Cicéron … Si tu possèdes une bibliothèque et un jardin, tu as tout ce qu’il te faut ». C’est vrai, mais s’il vivait aujourd’hui, Cicéron aurait sans doute des luminaires, un appareil de chauffage, un ordinateur avec imprimante plus, peut-être, un diffuseur insecticide dans sa bibliothèque Ikéa et, peut-être céderait-il pour que son jardin lui laisse le remps de lire, à l’usage d’une débrousailleuse, une tronçonneuse, un motoculteur, peut-être l’aiderait-il avec de l’engrais compatible AB, un désherbant bio(?) entre ses planches de fleurs, de fruits et de légumes qu’il veillerait à protéger de la discrète pyrale de la tomate, du gourmand doryphore, du sournois mildiou…grâce à toutes les merveilles proposées par les Jardiland, Gammvert et autres Botanic de sa banlieue romaine… Peut-être même roulerait-il dans une voiture à bio-carburant issu de cultures intensives sur des terres gagnées sur les forêts tropicales ou sur des terres agricoles à vocation nourricières…
Les anciens étaient peut-être parfois sages, mais surement pas écolos.
Les relations harmonieuses entre l’humain et la Nature, il est grand temps, maintenant qu’on sait, d’y réfléchir et de les mettre en pratique.
Bonjour à vous,
Merci pour votre commentaire. Dans l’extrait que vous évoquez, les relations (que je qualifie d’harmonieuses) entre l’homme et la Nature font directement références aux usages des arbres et notamment à certains d’entre eux qui furent « façonnés » par les hommes pour des raisons agricoles (arbres plessés, trognes, ragosses en Bretagne…) et qui aujourd’hui constituent des traces vivantes de nos relations agricoles passées et plus apaisées avec la nature.
Mais cela étant dit, je partage entièrement votre analyse et fais mienne votre phrase: Les anciens étaient peut être parfois sages, mais sûrement pas écolos.
Belle journée à vous!
David
Si vous n’avez pas lu ce livre vos commentaires sont « hors sol » ce qui est un problème racinaire important….
🙂
Bonjour,
Vous vous définissez vous même comme chercheur.
Vincent HUGONNOT qui a écrit 150 articles et une dizaine de livres se définit avant tout comme expert.
Ces deux mots sont-ils synonymes ?
Les arboristes expertisent l’état sanitaire des arbres.
Dans chercheur, il y a la dimension de quête.
Le chercheur est souvent raillé par ceux qui ne partagent pas l’objet de la quête, celle-ci n’aurait qu’une valeur relative pour ceux qui la partagent.
Chercher est une passion, expertiser est un métier.
Pourtant on dit « chercheur au CNRS ».
https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/285363-etre-chercheur-aujourdhui-en-france-cnrs-science
Bonjour à vous. Merci pour votre commentaire. Juste une petite correction s’agissant de celui-ci: je ne suis pas un chercheur au sens scientifique du terme et ne me suis jamais considéré comme tel 😉
Quant au livre, il évoque les chercheurs au sens de prospecteurs. A l’exception d’un portrait où il est effectivement question d’un scientifique, les autres ne le sont pas.
Bien à vous.
Vanessa MANCERON, chercheuse au CNRS, a écrit « les veilleurs du vivant ».
A l’opposé, dans l’émission GROSLAND, le sketch « au pays des vivants morts » évoque l’époque actuelle où les gens (citadins ou non) ne font plus attention à ceux et ce qui les entourent et déambulent comme des morts-vivants le regard perdu dans leur téléphone portable.