Stage : Analyse de l’effet des réseaux d’aires protégées terrestres français sur les changements d’occupation des sols
PatriNat assure des missions d’expertise et de gestion des connaissances pour ses trois tutelles, le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Cette expertise et l’ingénierie associée porte sur la connaissance du patrimoine naturel, dont les systèmes d’informations et à l’application de ces connaissances pour l’appui aux politiques et programmes de conservation de la biodiversité. Au sein du MNHN, PatriNat a pour objectif de fournir, en lien fort avec les activités de recherche, une expertise scientifique sur la biodiversité et géo-diversité de France métropolitaine et ultra-marine, sur les thématiques terrestres et marines, pour l’environnement passé et actuel.
CONTEXTE
En janvier 2021, le gouvernement français a publié une stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP), qui définit les orientations du réseau incluant la métropole et l’outre-mer, sur les domaines terrestres et marins. Elle vise notamment le développement réseau d’aires protégées pour atteindre au moins 30 % de couverture du territoire national, et 10 % en protection forte, le renforcement de la protection, la cohérence et la connectivité du réseau sur la base de diagnostics territorialisés, le développement de méthodes de pilotage, d’évaluation et d’adaptation de la gestion et l’amplification du rôle des aires protégées dans la connaissance de la biodiversité. Au sein de l’Office Français pour la Biodiversité, PatriNat est sollicitée pour contribuer à la mise en œuvre du plan d’action découlant de cette stratégie.
Une des ambitions de la SNAP est d’améliorer significativement l’efficacité de la gestion des aires protégées. Cet objectif inclut une meilleure connaissance du niveau actuel de cette efficacité, notamment au niveau national, afin d’être en mesure de mieux orienter les politiques de conservation. Le présent stage s’inscrit dans ce besoin.
Des premiers travaux ont été réalisés au sein de Patrinat sur l’évaluation de l’efficacité des aires protégés, centrés pour l’heure sur le réseau Natura 2000[1]. Il s’agit désormais d’étendre ces travaux à d’autres réseaux et de mobiliser de nouvelles données, l’ambition étant à terme de disposer d’un outil d’évaluation et de pilotage national de ces réseaux.
Le ou la stagiaire recruté(e) sera intégré(e) à l’équipe « Espaces & partenariats » de PatriNat en lien étroit avec l’équipe Analyse de l’équipe « Données ». L’objectif du travail consiste à produire et tester une méthode d’évaluation de l’efficacité des réseaux d’aires protégées à partir de données disponibles à l’échelle nationale. Il s’articulera autour de plusieurs questionnements :
- quels outils d’analyses existent pour l’évaluation de l’efficacité des aires protégées à l’échelle des réseaux de sites, et quelles approches ont été développées dans la littérature internationale ? Cette première question se traduira par une analyse bibliographique préalable pour établir un état de l’art applicable aux cas d’étude traité dans la suite du stage.
- comment mobiliser les données d’occupation des sols pour évaluer l’efficacité des aires protégées ? L’évolution de l’occupation des sols peut en effet fournir des indications précieuses sur l’état des écosystèmes ou les pressions qu’ils subissent. Elle peut par conséquent être utilisée pour vérifier l’hypothèse selon laquelle une gestion efficace des espaces protégées se traduirait par une évolution des milieux et/ou des pressions plus favorables dans les sites que sur le restant du territoire.
L’occupation des sols compte effectivement parmi les données les plus couramment utilisées pour l’évaluation à l’échelle d’un pays [2] ou d’un continent [3], en dépit de limites importantes [4]. En France des premiers travaux ont exploré la question mais elle reste à traiter de façon plus approfondie, en intégrant les différents réseaux d’aires protégées. Plusieurs données offrent aujourd’hui une couverture du territoire et un recul temporel suffisant pour se prêter à l’exercice : Corine Land Cover, CES OSO Theia, Registre parcellaire graphique… Elles nécessitent cependant un travail important de traitement, d’interprétation puis d’analyse pour éventuellement produire des conclusions sur l’efficacité des réseaux d’espaces protégés.
3. suivant l’avancement des travaux et les données disponibles, une autre source de données pourrait potentiellement être testée pour évaluer l’efficacité des réseaux
[1] Princé, K., Rouveyrol, P., Pellissier, V., Touroult, J., Jiguet, F., 2021. Long-term effectiveness of Natura 2000 network to protect biodiversity: A hint of optimism for common birds. Biological Conservation 253, 108871. https://doi.org/10.1016/j.biocon.2020.108871 – Rouveyrol, P., Leroy, M., 2021. Quelle efficacité écologique de la politique Natura 2000 sur le domaine terrestre en France ? Sciences Eaux & Territoires 7. https://doi.org/10.14758/SET-REVUE.2021.HS.11
[2] Rodríguez-Rodríguez, D., Sinoga, J.D., 2022. Moderate effectiveness of multiple-use protected areas as a policy tool for land conservation in Atlantic Spain in the past 30 years. Land Use Policy 112, 105801. https://doi.org/10.1016/j.landusepol.2021.105801
[3] Kubacka, M., Smaga, Ł., 2019. Effectiveness of Natura 2000 areas for environmental protection in 21 European countries. Reg Environ Change. https://doi.org/10.1007/s10113-019-01543-2
[4] Bousquet, A., Couderchet, L., Gassiat, A., Hautdidier, B., 2013. Les résolutions des bases de données « occupation du sol » et la mesure du changement. Articuler l’espace, le temps et le thème. L’Espace géographique 42, 61–76. https://doi.org/10.3917/eg.421.0061
CONDITIONS ADMINISTRATIVES REQUISES
- Être titulaire d’une licence de biologie / écologie et suivre un cursus de master 2 en écologie.
QUALIFICATIONS REQUISES
- Bonne pratique et expérience en analyse de données : analyses géographiques et autonomie sur le logiciel R
- Bonne connaissance des enjeux de conservation de biodiversité et des réseaux d’espaces protégés
- Maîtrise de la recherche bibliographique
- Aisance rédactionnelle, autonomie, rigueur scientifique et esprit de synthèse
- Type de contrat : stage
- Durée : 6 mois
- Rémunération : indemnisation légale
- Date de prise de fonction : février 2024 (négociable selon le planning de la formation académique)
- Lieu : site OFB de Perols (34) – le stage comprendra des déplacements réguliers à Paris
Le dossier de candidature est à envoyer avant le 8 janvier 2024 à : « paul.rouveyrol@mnhn.fr » avec la mention : « Candidature stage effet aires protégées ».
Ce dossier comprendra une lettre de motivation, un curriculum vitae et les éventuels travaux préalablement réalisés en lien avec le sujet
Pour toute précision, les candidat(e)s sont invité(e)s à prendre contact au préalable avec :
Paul Rouveyrol « paul.rouveyrol@mnhn.fr »