Planter des arbres venus de régions sèches : « la migration assistée », par The Conversation

Si les arbres ne peuvent pas se déplacer suffisamment vite pour faire face à la rapidité du changement climatique, "la migration assistée" est-elle une bonne idée ? C'est la question au cœur du nouvel article publié par The Conservation.
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Photo par Canva

« Il n’y a pas que les humains et les animaux qui migrent. Les arbres le font aussi naturellement, à une vitesse estimée à quelques kilomètres par siècle. Ainsi, via la dispersion de graines, certaines espèces ont pu migrer vers des latitudes plus clémentes, lors des grands changements climatiques passés. Mais face à la rapidité du changement climatique actuel, cette vitesse semble bien trop lente, puisqu’il faudrait que les arbres se déplacent de plusieurs centaines de kilomètres par siècle pour faire face au changement climatique. De ce constat est né le concept de migration assistée.

Qu’est-ce que la migration assistée ?

À l’origine, la migration assistée consiste à déplacer des espèces pour les préserver de l’extinction. Dans le contexte actuel de dérèglement climatique et des besoins d’adaptation des forêts à ce dérèglement, ce concept a été élargi à la plantation d’espèces d’arbres de régions chaudes ou sèches en lieu et place d’espèces de régions plus froides et humides, comme depuis l’Afrique du Nord vers la France. Cette pratique permet d’aménager les forêts en devançant les effets du changement climatique pour ainsi préserver les niveaux de productions de bois. Certains évoquent un procédé permettant la « résilience socio-économique » de l’industrie du bois. »

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5 commentaires

  1. cet article me laisse songeuse… effectivement les forêts plantées de cette façon seraient peut être moins « intéressantes » à bien des égards par rapport aux forêts actuelles de feuillus bien verts et ombreux, mais hélas si rien n’est fait, les beaux chênes majestueux vont tout simplement disparaitre des régions devenues sèches et chaudes. N’importe quelle forêt m’a quand même l’air préférable.

  2. Ce concept de copier/coller reste à valider. Un arbre c’est une collectivité. il faut pouvoir transplanter tout le cortège associé: mycorhizes, microflore et microfaune, oiseaux, insectes…sans compter les interactions entre arbres et espèces différentes. Une action de transplantation risque d’être très partielle et il faudra du temps pour que se crée un nouvel équilibre.
    Pour mémoire, on était incapable de cultiver les protéacées sud-africaines en France. les graines germaient mais les plantes restaient chétives, maladives…jusqu’au jour où un chercheur de l’INRA d’Antibes a jeté par la fenêtre de son labo les restes d’un pot contenant de la terre venant d’Esterel. Cette terre est tombée sur une protéacées maladives qui s’est mise à prospérer, la terre lui ayant fourni le microorganisme qui lui manquait…

    1. Tout à fait d’accord. La migration assistée d’un écosystème entier, pour l’heure, on ne sait pas faire.

  3. En fait migration assistée ne veut pas forcément dire aller chercher des plantes éloignées géographiquement. En France, nous avons la chance de bénéficier de la proximité génétique de 3 chênes « blancs » autochtones, le Chêne sessile, le Chêne pédonculé et le Chêne pubescent. L’introduction de chêne pubescent (déjà présent naturellement dans certaines stations sèches du sud normand) en mélange dans nos chênaies sessiles est une des solutions d’adaptation. Evidemment la question reste posée pour le Hêtre.

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