Relevé d’empreintes #Art et botanique

Par un procédé d'impression directe de végétaux, je prends les empreintes du vivant, recense les plantes locales et imprime un témoignage de leur présence.

Plasticienne dans le Tarn, je cueille ou ramasse quelques brins de plantes sauvages que je recense et imprime.

C’est une démarche à la croisée de l’artistique et du scientifique puisqu’il s’agit à la fois de relever les empreintes des végétaux, de proposer un témoignage de la présence du vivant à un instant et à un endroit précis que je note au dos des épreuves, et à la fois de permettre, par l’expression artistique, d’explorer, laisser se déployer les détails, les différents « visages » d’une plante, le monde entier qui la constitue, la beauté et l’unicité de chacune.
Quelques brins donnent lieu à un grand nombre d’épreuves et à des heures de travail, donnent à voir la variété et l’immensité de ce qui nous entoure. Je marche dans les les bas-côtés, m’intéresse aux espaces de résistance, de résilience, aux sauvages.
Il y a du commun avec la photographie dans l’instantanéité, mais auquel s’ajoutent la dimension de la prise d’empreinte, et la plante comme élément constructif de l’œuvre picturale, jusque dans la matière-même de l’épreuve. Certaines étapes du travail matérialisent l’effondrement de la biodiversité, comme l’empreinte dite « fantôme » de la plante.
C’est une démarche d’observation et de lenteur, de soin dans la manipulation d’une feuille, d’attention, d’observation de la direction qui semble être la sienne, de ses points de force, de fragilité. C’est le petit qui dit l’immense, le précieux et la singularité de chaque petit morceau cueilli ou ramassé. Il faut composer avec l’urgence de travailler avant qu’elle ne flétrisse, donc avec la notion du vivant de chaque minute.

J’ai commencé par imprimer le printemps 2023 au nord d’Albi. Je vais poursuivre ce recensement en imprimant une rue, un flanc de colline, le tour d’une fontaine, un chemin, je vais aller relever les empreintes de différents lieux. N’étant pas botaniste, je pars avec mon téléphone, des applications d’identification, des livres, mais je serais heureuse d’aller à ces cueillettes avec un·e expert·e, ainsi que de projeter de faire des relevés à des endroits pertinents, parcs, jardins, et proposer des réalisations pour leur valorisation et leur identité visuelle.

folle avoine vert 2 2000
Image fournie par l'auteure
folle avoine bleu clair 2000
Image fournie par l'auteure
geranium orange 1 2000
Image fournie par l'auteure
A4 caille lait 2000
Image fournie par l'auteure
A4 gaillet-blanc turquoise 2000
Image fournie par l'auteure

10 commentaires

    1. Bonjour Anne et merci !
      Je travaille sur papier essentiellement. J’ai fait quelques essais sur céramique récemment qui me donnent envie de continuer, et j’aimerais effectivement essayer aussi l’impression sur textile. Mais pour le moment je m’attache plus à affiner le travail de restitution de la plante plutôt qu’explorer les supports.. Et puis je suis dans une démarche d’archivage/témoignage qui faisait davantage sens sur papier. Et pas de fixateur non. Parfois je vernis pas toujours..

    1. Gratitude pour le partage de la grâce attitude de votre démarche envers le peuple végétal.
      Vos autres créations sont toutes aussi émouvantes.
      Je vous souhaite une merveilleuse année pleine d’inspiration.

  1. très touchant. Organisez-vous des ateliers pour apprendre votre méthode ?
    Je pratique actuellement le tataki zomé avec lequel j’éprouve bien du plaisir !
    Au plaisir de vous rencontrer,
    Marie-Pascale

    1. Oui je peux proposer des ateliers ! cueillette et impression dans la foulée.. et nous pouvons envisager un atelier échanges de techniques la vôtre m’intéresse aussi ! ça serait avec plaisir

  2. C’est très beau, et quelle belle idée!
    Je suis ouverte à découvrir cette technique un jour prochain peut être , je ne suis pas botaniste mais les plantes et leur univers m accompagnent depuis ma petite enfance , quelques essais dans un jardin d’insertion d’empreintes sur différentes terres crues puis cuites ensuite car j aime la notion d’empreinte , aussi, à bientôt peut être et au plaisir Muriel

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