Hommage à Vincent Boullet

À chaque homme qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.
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Vincent Boullet - Île d'Europa (2016) - Image fournie par l'auteur

Cet adage prend tout son sens avec la disparition brutale à 68 ans de notre Président du Conseil Scientifique, notre collègue, notre ami, Vincent BOULLET mardi 13 février à l’hôpital de Mamoudzou.

Botaniste émérite, docteur en phytosociologie, ce picard d’origine est tombé amoureux de l’océan Indien en 2002 lorsqu’il a pris la direction scientifique du Conservatoire Botanique National de Mascarin. Travailleur infatigable, d’une rigueur scientifique exemplaire, il s’est attaché non seulement à parcourir les forêts, les savanes, le littoral de La Réunion, de Mayotte et des Iles Eparses mais aussi à mettre en place les outils et méthodes essentiels pour la connaissance et la conservation de la flore et des végétations patrimoniales des iles tropicales. Herbiers, index taxonomiques de référence, bordereaux d’inventaire floristique, catalogue des végétations, cahiers d’habitat, atlas de la flore, MASCARINE le système d’information flore qui recense à travers le temps toutes les données d’observation des scientifiques et des naturalistes de nos iles… constituent les bases sur lesquelles s’appuient aujourd’hui tous les acteurs de la conservation de la flore de La Réunion, de Mayotte et des Iles Eparses.

L’acuité de son analyse et de sa description de la flore et des écosystèmes de La Réunion comparés aux îles océaniques tropicales du monde ont convaincu l’UNESCO d’inscrire « les Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion » au patrimoine mondial de l’humanité. Son héritage scientifique est immense et il avait encore de nombreux projets en cours : la flore de Mayotte, la protection des savanes de La Réunion, la cartographie des habitats des îles Eparses….
Prolifique et passionné, il a accompagné des générations d’écologues, botanistes avec une modestie et un désir permanent de partager, d’apprendre au monde à observer ce qui l’entoure. Sous son regard, mêlant histoire, géographie, biologie végétale, phytosociologie, géobotanique… les paysages deviennent des systèmes de végétation vivants en perpétuelle évolution.

Vincent BOULLET nous a appris à explorer la nature et nous a donné les clefs pour mieux la comprendre afin de la protéger. Il laisse à la fois deux filles orphelines et tous les botanistes tropicalistes. Nous sommes certains que là où il est maintenant il continue inlassablement à décrire avec poésie et observer la flore et les végétations avec passion et dévouement à leur protection.

À sa compagne, à sa famille et à ses proches nous leur adressons nos sincères condoléances

Au nom de toute l’équipe du Conservatoire Botanique National de Mascarin, de son Conseil d’Administration et de son Conseil Scientifique.

Un espace souvenir lui est également dédié où vous pouvez partager souvenirs, témoignages et photos (rubriques Messages).

L’équipe du Conservatoire Botanique National de Mascarin en deuil

6 commentaires

    1. Nous partageons votre chagrin en ces moments difficiles et vous présentons nos plus sincères condoléances.
      Daniel et Marie Moreau
      Limoges

  1. Il avait ete l’un des menbres de mon jury de thèse et nous avions travaillé ensemble lorsqu’il dirigeait le conservatoire botanique de Chavagnac. Un vrai passionné, d’une grande culture, d’une profonde humilité et un travailleur infatigable…c’est un grand qui nous quitte….

  2. Je ne savais plus rien de Vincent depuis la belle époque de l’amicale phytosocio, Je vois qu’il a bien œuvré depuis lors et je veux témoigner du bon souvenir que j’ai de lui. Repose en paix camarade, profond respect et chaleureuse accolade à tes proches. Marc Rumelhart

  3. Je garde le souvenir de nos discussions amicales et passionnées entre Tela Botanica et Vincent pour les activités ayant conduit à l’édition des différentes versions de l’index synonymique de la flore de France métropolitaine et de la Réunion. Un grand botaniste et humaniste…
    Daniel MATHIEU

  4. J’ai rencontré Vincent au tout début de ma thèse fin 1991 quand il travaillait au centre de phytosociologie international de Bailleul qui deviendra le CBN de Bailleul.
    J’ai pu alors bénéficier de ses énormes compétences en botanique, phytosociologie et écologie des pelouses calcaires.
    Elles seront une base de mes futurs travaux pour la conservation de ces écosystèmes.
    Nous nous sommes ensuite croisés au fil des colloques et des années.
    Merci mille fois Vincent pour tout ce que tu as fait pour la botanique, la phytosociologie et la conservation des espace naturels.

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