La Bretagne – Tour de France botanique
D’après l’Observatoire de l’environnement en Bretagne, 18 % des espèces de la flore métropolitaine sont présentes dans la région en 2019, représentant 1 193 espèces de la flore vasculaire, dont 17,9% menacées. L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) référence 104 espèces végétales protégées en Bretagne sur son site en 2024.
Depuis 1992, le Conservatoire botanique national de Brest a lancé un inventaire permanent de la flore vasculaire, qui recueille en priorité des données sur la répartition des taxons floristiques. Cet inventaire a permis d’observer en Bretagne 1 703 taxons en 2020 et 1 687 en 2021 (tout niveau taxonomique confondu). Par ailleurs, l’Observatoire régional de la Biodiversité recense sur son portail Biodiv’Bretagne 1 995 307 observations de plantes collectées depuis sa création.
“En Bretagne, 40 espèces et 2 sous-espèces (près de 3% de la flore) ont disparu de la région. Parmi eux, figurent de nombreuses plantes de zones humides ou aquatiques oligotrophes (Marsilea quadrifolia, Isoetes lacustris, Carex dioica…), mais aussi des moissons et des cultures à faible taux d’intrants (Lolium remotum, Tulipa sylvestris…). Plusieurs espèces ont également disparu du fait d’une urbanisation galopante (Gentianella amarella, Lysimachia foemina…).
En tenant compte des espèces et des sous-espèces, la flore disparue, menacée ou quasi-menacée représente plus de 22 % de la flore indigène. Certaines espèces sont en très grand danger de disparition dans la région, telles que Elatine alsinastrum, Lobelia dortmanna ou Eryngium viviparum dont il n’existe plus qu’une station dans la région. (…)
D’autres, moins rares, sont néanmoins en situation très précaire : par exemple Hammarbya paludosa, orchidée des tourbières, ainsi qu’Euphorbia peplis, plante typique des sables littoraux, fragilisée par les nettoyages des hauts de plage et la surfréquentation de son habitat.
Extrait de la Liste rouge de la flore vasculaire de Bretagne (CBN de Brest 2016 : p.7, Résultats)
Aller plus loin
- Chiffres clés 2019 pour la biodiversité en Bretagne, par l'OEB (2019)
- Inventaire permanent de la flore vasculaire de Bretagne - Bilan 2020 & 2021, par le CBN de Brest (2022)
- Liste des plantes vasculaires exotiques envahissantes en Bretagne, par le CBN de Brest (2024)
- Liste des espèces végétales protégées en Bretagne, par l'INPN
- Biodiv'Bretagne, une plateforme pour des données naturalistes en Bretagne
À travers l’ethnobotanique en Bretagne, intéressons-nous à aux liens entre monde végétal et sociétés humaines à travers l’histoire : dans cette région comme ailleurs, les plantes et leurs usages locaux ont fait l’objet de recherches et de publications. Nous vous proposons ci-dessous une sélection d’articles, ouvrages et vidéos pour explorer le sujet ! Vous connaissez d’autres ressources en libre accès ? Partagez-les en commentaire de cet article 🙂
Ressources en libre accès sur l'ethnobotanique bretonne
- Le collectage ethnobotanique en Bretagne, par Maëlle Mériaux (2017)
- Histoires de plantes : les sources ethnobotaniques orales et écrites de Haute-Bretagne, de la fin du XIXe siècle à nos jours, Thèse par Maëlle Mériaux (Université Rennes 2 - 2018)
- Ethnobotanique en Bretagne, par Laurent Gall et Maëlle Mériaux (2017)
- Ethnoécologie en Bretagne, par Laurent Gall (2020)
- Documentaire « Louzou an vro » Des plantes et des hommes, par Gaëlle Douël et Jean-Jacques Rault (Flora Armorica - 2014)
- Livre PDF « Dastumadeg Kentañ, Premières Cueillettes » - Savoirs populaires sur la flore en Centre Ouest Bretagne, par Flora Armorica
Vous souhaitez participer à des sorties botaniques, vous former, vous informer ou encore participer à la sauvegarde de la flore en Bretagne ? Partez à la rencontre des acteurs de la botanique près de chez vous !
Cette carte non exhaustive est inspirée de la carte collaborative des structures de la botanique sur le site de Tela Botanica. N’hésitez pas à y référencer de nouvelles structures mais aussi à corriger toute information qui vous semble erronée. 🙂
La liste ci-dessous offre un aperçu des structures de la botanique en Bretagne référencées par le réseau Tela Botanica, sans ordre hiérarchique.
Bonus : eCalluna, une application pour consulter la répartition géographique des plantes à fleurs et des fougères
« eCalluna est une application qui permet de consulter la répartition des plantes à fleurs et des fougères des régions Bretagne, Normandie (Basse-Normandie) et Pays de la Loire développée par le Conservatoire botanique national de Brest.
Avec eCalluna, vous avez accès à une interface grand public de la base de données Calluna avec laquelle le Conservatoire administre toutes les informations qu’il récolte sur les plantes sauvages. Soit 5 millions de données recueillies par l’équipe du Conservatoire botanique, ses correspondants bénévoles et ses partenaires techniques. Ces données sont actualisées et validées en permanence. Elles proviennent d’inventaires de terrain et de sources bibliographiques.
L’information vous est présentée sous forme de cartes, de listes d’espèces et, pour aller plus loin, elle comporte une documentation de référence. »
4 commentaires
Merci pour ce panorama ! Petite rectification néanmoins : c’est le Conservatoire botanique national de Brest qui a lancé en 1992 l’inventaire permanent de la flore de l’ouest de la France (massif armoricain et marges) et non pas » l’observatoire de la Biodiversité » (qui en réalité s’appelle l’observatoire de l’environnement en Bretagne). Pour en savoir plus : http://www.cbnbrest.fr. Voir en particulier le moteur de recherche de la revue Erica (Echos du Réseau pour l’Inventaire et la Cartographie Armoricaine) fondée en 1992 et qui marque le lancement de cet inventaire floristique. Merci de rectifier si possible. Cordialement. Sylvie Magnanon, directrice scientifique du CBN de Brest.
Bonjour Sylvie,
Merci pour votre message, c’est corrigé !
Botanquement,
Esther pour Tela Botanica
En région Centre comme sans doute dans d’autres régions de France, nous n’avons pas cette richesse associative et dans tous les domaines, je le constate aussi en histoire (sauf à Tours, ville universitaire).
Du coup, quand il y a un recrutement en région Centre, ce sont des gens de Bretagne ou de Montpellier qui suscitent l’attrait à cause des possibilités qu’ils ont eu dans la région d’où ils viennent.
Malgré mon intérêt pour un herbier en particulier depuis 2015, je ne peux toujours pas y accéder. Je n’ai pas les mêmes chances que quelqu’un qui vit à Angers où l’arboretum Gaston Allard est ouvert au public une fois par semaine.
Cela pose un vrai problème de démocratie pour les gens qui vivent en région Centre et qui ne peuvent pas accéder aux métiers véritablement rares dans cette région (un recrutement tous les dix ou vingt ans).
La colère monte vis à vis des bobos nomades que le système favorise et les gens sur place ont tendance à rester chez eux et à délaisser les associations qui ne les font pas monter.
En période de vacances scolaires (petites vacances), il n’est même pas possible de consulter la bibliothèque de l’association locale de protection de la nature.
En effet, les bénévoles qui s’en occupent sont tous en congés (en Bretagne ou ailleurs) et il n’y a aucune activité associative pendant ces périodes.
Comment fait quelqu’un qui n’est pas fils ou fille d’enseignant ou d’une famille où il y a des livres ?