L’inclusion des personnes en situation de handicap dans la formation en ligne : les apports des neurosciences et des sciences de l’apprentissage
L’étude s’est faite sous forme d’un questionnaire en ligne adressé à différentes structures de formation sur Internet (Universités, Alliance Française de Montpellier, Associations environnementales telles que la Maison de la consommation et de l’environnement de Rennes et Tela Botanica, Ingénieurs pédagogiques). Pour compléter l’étude, des entretiens directifs ont été effectués au sein de l’association Tela Botanica.
Le mémoire s’est concentré sur les tendances émergentes, car le nombre de réponses n’était pas suffisant pour obtenir des résultats concluants.
- 21 réponses au questionnaire
- 4 entretiens
Les neurosciences, késaco ?
Les neurosciences étudient le système nerveux, en particulier le cerveau, pour comprendre son fonctionnement et ses effets sur le comportement. Elles sont essentielles pour développer des traitements pour les maladies neurologiques, améliorer l’apprentissage et inspirer des avancées en intelligence artificielle.
Résultats :
L’étude de Maëlys a révélé que la familiarisation avec les neurosciences permet aux acteurs de la formation en ligne de :
- Mieux comprendre et se mettre à la place des PSH en fonction de leur pathologie
- Gérer plus efficacement les différents profils d’apprenants
- Lier la théorie et la pratique donc adapter les contenus en fonction des spécificités de chaque handicap, grâce à des bases scientifiques concrètes
- Justifier les choix pédagogiques
Les sciences de l’éducation, késaco ?
Les sciences de l’éducation étudient comment les individus apprennent et enseignent à tous les âges. Elles visent à améliorer les pratiques pédagogiques et les systèmes éducatifs en s’appuyant sur des recherches en psychologie, sociologie et autres disciplines. Leur objectif est d’optimiser la formation dans divers contextes.
Résultats :
Parallèlement, les sciences de l’éducation jouent un rôle essentiel dans la mise en place pédagogique des formations car elles constituent un apport théorique et méthodologique sur lequel s’appuyer pour adapter les formations. Il est donc intéressant de connaître les méthodes existantes pour les utiliser, les mélanger et les façonner afin de tendre vers une optimisation de l’inclusion.
Synergie entre neurosciences et sciences de l'éducation pour l'inclusion des personnes en situation de handicap
Les concepteurs de formation en ligne semblent tous être d’accord pour dire que la synergie entre neurosciences et sciences de l’éducation offre un potentiel pour favoriser l’inclusion des PSH dans les formations en ligne.
La combinaison de ces deux domaines facilite la mise en place de stratégies d’accompagnement personnalisées. Ces stratégies prennent en compte les particularités neurologiques et cognitives de chaque apprenant, optimisant ainsi leur expérience d’apprentissage.
Attention, il est essentiel de ne pas créer une dichotomie entre les personnes en situation de handicap et celles n’ayant pas de pathologies identifiées. L’objectif n’est pas de mettre en avant des différences, mais plutôt de prendre en compte la diversité inhérente à tous les apprenants. Chaque individu, qu’il soit en situation de handicap ou non, a sa propre façon d’apprendre et des besoins spécifiques en matière d’apprentissage numérique. Certains apprenants peuvent avoir des besoins numériques plus évolués que d’autres, indépendamment de leur situation de handicap. Le véritable but de l’inclusion est d’adapter la formation à tous les apprenants, en reconnaissant et en valorisant cette diversité. Cette approche inclusive amène à une réflexion plus large sur la conception universelle de l’apprentissage. Il s’agit de créer des environnements d’apprentissage flexibles qui peuvent s’adapter à une grande variété de besoins et de préférences d’apprentissage. En concevant les formations de manière à répondre à un large éventail de besoins, cela permet de créer un environnement d’apprentissage plus riche et plus efficace pour tous les apprenants. Cette réflexion pousse à repenser les méthodes pédagogiques et les outils numériques pour qu’ils soient naturellement inclusifs, sans stigmatisation ni séparation. Elle invite à considérer l’inclusion non pas comme une adaptation pour quelques-uns, mais comme une amélioration pour tous. En fin de compte, une formation véritablement inclusive est une formation qui s’adapte à la diversité de tous les apprenants, favorisant ainsi un apprentissage plus efficace et une expérience plus enrichissante pour chacun.
L’alliance des neurosciences et des sciences de l’éducation ouvre la voie à des formations en ligne plus inclusives, grâce à une meilleure connaissance des systèmes d’apprentissage et des outils méthodologiques, où chaque apprenant, quelles que soient ses spécificités, peut développer pleinement son potentiel.
L’étude a permis de dégager plusieurs recommandations clés pour une meilleure inclusion des PSH dans les formations en ligne :
- Prévoir et/ou intégrer l’inclusion dès la conception de la formation
- Se former aux enjeux de l’inclusion et aux spécificités des différents handicaps (voir schéma suivant)
- Utiliser des méthodes pédagogiques adaptées
- Concevoir des interfaces accessibles (en s’inspirant notamment des ressources de l’Agefiph)
- Diversifier et optimiser l’utilisation des outils numériques
Dans quel domaine approfondir ses connaissances/compétences selon son profil métier et sa formation initiale afin de renforcer l’inclusion selon les spécificités des différents handicaps ?
Ce schéma repose sur l’analyse des métiers des répondants à l’étude en lien avec la formation en ligne, et des connaissances requises en processus d’apprentissage (comment les apprenants assimilent les connaissances) et en applications pédagogiques (méthodes d’enseignement à appliquer).
Les professions comme formateur, ingénieur pédagogique, concepteur et ingénieur pour l’enseignement du numérique nécessitent une expertise poussée dans ces domaines, car elles sont directement impliquées dans la création et l’exécution des dispositifs pédagogiques.
En revanche, les métiers de gestion et de coordination, tels que directeur de formation ou coordinateur, demandent une compréhension modérée, car ils supervisent sans intervenir directement dans les aspects pédagogiques.
Selon leur formation initiale, les professionnels de la formation en ligne s’appuient souvent sur leur « bon sens » (d’après les interviewés) pour compenser un besoin de connaissances supplémentaires dans ces domaines.
Comme autre exemple, une personne issue d’une formation initiale en communication média devra renforcer ses compétences en apprentissage et pédagogie si elle devient formateur.
Ainsi, une familiarisation avec les neurosciences aide à mieux comprendre les mécanismes d’apprentissage, et permet ainsi d’ajuster les méthodes pédagogiques en fonction du public, améliorant l’efficacité des formations en ligne.
Il est important de noter que la mise en place d’une formation véritablement inclusive nécessite un investissement en temps et en ressources, ainsi qu’une volonté de la part de la structure de formation.
Cette étude ouvre de nouvelles perspectives pour Tela Formation dans sa démarche d’amélioration continue de ses formations en ligne, en vue de les rendre toujours plus accessibles et inclusives.
1 commentaire
Merci pour cet article et ce sujet important ! 🙂