Du « Jardin royal » au « Jardin des plantes », quatre siècles de botanique, par la Garance Voyageuse

Extrait de la Garance Voyageuse n°62 - Créé en 1635 par Louis XIII, le célèbre Jardin des Plantes de Paris va devenir pendant des siècles un centre de rayonnement scientifique. Des personnages comme Tournefort, Lamarck, Jussieu s'y succèdent, marquant durablement l'histoire de la botanique.

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Du "Jardin royal" au "Jardin des plantes", quatre siècles de botanique

« Le Jardin des Plantes de Paris est quotidiennement traversé par des promeneurs, des étudiants du Quartier latin, des écoliers, des joggers… mais sont-ils conscients que ce jardin est un lieu chargé d’histoire et un centre de recherche ? Nous n’avons pas la prétention de restituer toute l’histoire de ce lieu, encore moins d’en mentionner les récentes restructurations, mais juste le désir d’exposer quelques-uns des grands évènements qui ont marqué quatre siècles de botanique au Jardin des Plantes.

1635 : un « Jardin royal des plantes médicinales « voulu par Louis XIII…

Sur les conseils de son médecin Guy de la Brosse, Louis XIII acquiert en 1633, un terrain situé entre la Bièvre et l’abbaye de Saint-Victor pour y créer un jardin destiné à la culture des plantes médicinales et à la formation des médecins et des apothicaires. Malgré les critiques de la faculté de médecine de de Paris qui craint de perdre une partie de son autorité, la naissance du « Jardin royal des Plantes médicinales » est annoncée en mai 1635. Ce jardin, alors riche de plus de 2 300 espèces végétales cultivées sera ouvert au public 1640.

Pendant près d’un siècle, se succèdent au poste d’intendant du jardin tous les premiers médecins du roi. Le premier fut Guy de la Brosse, le médecin de Louis XIII, et le dernier fut Giy-Crescent Fagon, petit-neveu de Guy de la Brosse et médecin de Louis XIV. Fagon favorise les missions scientifiques lointaines et l’importation de plantes exotiques comme le thé, le café, le cacao ou le quinquina avec lequel il soigne le paludisme de Louis XIV. Au cours de son mandat, il s’entoure d’illustres savants, notamment de Joseph Pitton  de Tournefort – auteur des Éléments de botanique (1694), une des permières classifications des plantes – et de Sébastien Vaillant, lequel a mis en évidence la sexualité des végétaux en observant le pistachier planté par Tournefort en 1702. À la mort de Fagon (1718), Louis XV décide que désormais la charge d’intendant du jardin et celle du premier médecin du roi seront distinctes. Il faut néanmoins attendre 1732 pour qu’un chimiste et non un médecin soir nommé à la direction du jardin, il s’agit de Charles François de Cisternai Dufay. La vocation du jardin n’est alors plus exclusivement médicale et le « Jardin royal des Plantes médicinales » est rebaptisé « Jardin du Roy ». Il sera plus communément nommé « Jardin des Plantes », appellation qu’il conserve encore aujourd’hui.
L’année 1739 est marqué par la nomination de Georges-Louis-Marie Leclerc, comte de Buffon, au poste d’intendant. Il entreprend d’importants travaux et double la surface du jardin : des serres, des amphithéâtres et des galeries sont construits, l’école de botanique s’agrandit et des arbres sont plantés sur les conseils du jardinier en chef André Thouin. Buffon s’entoure d’illustres collaborateurs tels que Jean-Baptiste Lamarck ou Antoine-Laurent de Jussieu.
Jean-Baptiste de Monet, chevalier de Lamarck est illustre surtout dans le domaine de la zoologie ainsi que pour sa théorie transformiste mais, au début de sa carrière, il s’est surtout consacré à l’étude de la botanique. Il a participé à de nombreuses publications dans ce domaine notamment son célèbre Mémoire sur les classes les plus convenables à introduire parmi les végétaux (1785). En 1788, Buffon le nomme au poste de « garde des herbiers du cabinet du Roy ».
La famille de Jussieu a beaucoup marqué l’histoire du jardin et de la botanique en général : Antoine de Jussieu, l’aîné, nommé « démonstrateur de l’intérieur des plantes » en 1710, participe en 1720 à l’implantation du café aux Antilles. Son frère Bernard rapporte en 1727 de Londres, plusieurs plants de cèdre du Liban dont l’un vit encore aujourd’hui au jardin. On raconte à ce propos que Bernard de Jussieu aurait trébuché et cassé le pot contenant le cèdre. Il serait finalement arrivé au jardin en transportant le jeune arbre dans son chapeau. C’est Joseph de Jussieu, le frère d’Antoine et de Bernard qui introduit l’héliotrope en France. Leur neveu Antoine-Laurent de Jussieu et son fils Adrien furent également de célèbres botanistes. Antoine-Laurent, auteur du célèbre ouvrage Genera plantarum (1789) propose une méthode de classification des végétaux en trois grands groupes : les Monocotylédones, les Dicotylédones et les Acotylédones, subdivisions encore employées aujourd’hui.
En 1787, la France détient le plus grand et le plus prestigieux jardin royal mais les ambitions de Buffon ont eu un coût énorme, les caisses sont vides et les dettes innombrables. Au lendemain de la Révolution, il paraît donc nécessaire de revoir totalement l’administration et le budget du jardin du roi.

1793 : La révolution transforme le « Jardin du Roy » en « Muséum d’Histoire naturelle »…

Le 10 juin 1793, un décret proposé par le député Joseph Lakanal transforme officiellement le « Jardin du Roy » en « Muséum d’Histoire naturelle ». Sa vocation est « L’enseignement public de l’Histoire naturelle, prise dans son étendue, et appliquée particulièrement à l’avancement de l’agriculture, du commerce et des arts  » (Art. II de la convention nationale – 1793). Les cours proposés au Muséum sont gratuits, dispensés en français (et non en latin) et remportent un énorme succès.  »

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3 commentaires

  1. Bonjour, dans vote article vous parlez du Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris , je pense que national ne veut pas dire seulement Paris . le muséum NATIONAL c’est 13 sites au total répartis sur toute la France .
    cordialement.

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